Home Actualité Jair Bolsonaro, l’ex-président brésilien au cœur d’une affaire d’accusation de coup d’État

Jair Bolsonaro, l’ex-président brésilien au cœur d’une affaire d’accusation de coup d’État

by Sara
Jair Bolsonaro, l'ex-président brésilien au cœur d'une affaire d'accusation de coup d'État
Brésil, États-Unis

Jair Bolsonaro, 38e président du Brésil de 2019 à 2023, est une figure politique nationaliste de droite qui a profondément marqué la scène politique brésilienne. Représentant un courant conservateur, il a su mobiliser une large base d’électeurs en se présentant comme un outsider face aux élites traditionnelles, notamment après une importante affaire de corruption qui a secoué le pays.

Son accession au pouvoir en 2018 s’est appuyée sur une vague de mécontentement populaire, mais son mandat a été marqué par des controverses liées à son discours populiste et ses prises de position tranchées sur l’immigration, l’environnement et les droits des minorités. Il a souvent été surnommé « Trump des tropiques » pour la similitude de son style politique avec celui de l’ancien président américain Donald Trump.

Naissance et origines

Jair Messias Bolsonaro est né le 21 mars 1955 à Glicério, une ville située à environ 490 kilomètres à l’ouest de São Paulo. Issu d’une famille d’origine italienne ayant émigré au Brésil au début du XXe siècle, il a grandi dans un environnement rural modeste, étant le troisième de six enfants de Percy Geraldo Bolsonaro et Olinda Bolsonaro.

Sa famille s’est ensuite installée à Eldorado, à 240 kilomètres au sud de São Paulo, où son père exerçait la profession de dentiste sans certificat officiel, comblant un manque dans cette région pauvre. Avec l’arrivée de dentistes diplômés, il s’est réorienté vers la fabrication de prothèses dentaires.

Vie personnelle et familiale

  • Trois mariages et cinq enfants : de son premier mariage avec Rogéria Nantes Braga sont nés Flávio, Carlos et Eduardo.
  • Son deuxième mariage avec Ana Cristina Valle lui a donné un fils, Renan.
  • En 2007, il épouse Michelle de Paula Firmo Reinaldo, avec qui il a une fille, Laura.
  • Il est grand-père de trois petites-filles, deux de Flávio et une d’Eduardo.

Formation et carrière militaire

Bolsonaro a été scolarisé dans des écoles publiques locales avant de manifester un intérêt marqué pour les affaires militaires et politiques au lycée. Il intègre l’école préparatoire de l’armée brésilienne en 1973, puis l’Académie militaire Agulhas Negras à Rio de Janeiro en 1974, où il est diplômé officier d’artillerie en 1977.

Il commence sa carrière militaire au sein du 9e groupe d’artillerie de campagne dans l’État du Mato Grosso do Sul, puis sert dans d’autres unités à Rio de Janeiro, tout en poursuivant sa formation avec des cours spécialisés d’artillerie et de condition physique.

En 1986, il fait ses premiers pas publics en publiant un article très critique sur les bas salaires des officiers, ce qui lui vaut une sanction disciplinaire, mais aussi un soutien notable dans le milieu militaire. Une accusation plus grave en 1987, l’impliquant dans un complot pour faire exploser des casernes, aboutit à son acquittement par la Cour militaire suprême.

Il quitte l’armée en décembre 1988 avec le grade de capitaine pour entamer une carrière politique.

Entrée en politique

Élu en 1989 au conseil municipal de Rio de Janeiro, Bolsonaro fait irruption sur la scène politique nationale en 1991 en devenant député fédéral, poste qu’il conserve pendant sept mandats consécutifs jusqu’en 2019.

Il se fait remarquer par ses positions conservatrices, notamment son soutien à la dictature militaire brésilienne (1964-1985) et ses prises de position fermes contre l’avortement, l’immigration et les droits LGBT, ce qui lui vaut d’être qualifié d’extrémiste par une large partie de la population.

Parcours dans divers partis politiques

  • 1989 : Parti démocrate chrétien
  • 1993 : Parti progressiste, devenu Parti progressiste brésilien en 1995
  • 2003 : Parti des travailleurs
  • 2005 : Parti de la Front libérale, puis retour au Parti progressiste jusqu’en 2016
  • 2018 : Parti social libéral, sous lequel il se présente à la présidence

Course à la présidence et mandat

En 2018, Bolsonaro remporte la présidentielle sous l’étiquette du Parti social libéral, avec une campagne marquée par un ton résolument militaire, choisissant comme colistier le général à la retraite Hamilton Mourão. Sa campagne séduit notamment les évangéliques conservateurs opposés à des questions sociales progressistes.

Victime d’une tentative d’assassinat par poignard à Juiz de Fora le 6 septembre 2018, il poursuit sa campagne depuis l’hôpital grâce à une forte présence sur les réseaux sociaux. Il obtient près de 46 % des voix au premier tour, puis remporte largement le second avec plus de 55 % des voix.

Durant son mandat, il adopte des politiques conservatrices, notamment en matière de sécurité et de lutte contre la criminalité, ainsi que des mesures économiques libérales visant à réduire le déficit budgétaire malgré une forte opposition. Sur le plan international, il renforce les liens avec les États-Unis sous Trump et soutient fermement Israël, provoquant des réactions diverses au Brésil.

Controverses et tensions

  • Gestion controversée de la pandémie de Covid-19, minimisant la gravité et critiquant les mesures sanitaires, conduisant à une crise sanitaire majeure et à des protestations nationales et internationales.
  • Conflits récurrents avec la justice, le Congrès et les médias, exacerbant les divisions sociales et politiques.

Élections de 2022 et contestation des résultats

À l’approche des élections d’octobre 2022, Bolsonaro a mené une campagne dénonçant le système de vote électronique, accusé sans preuves de manquer de transparence et de favoriser la fraude. Ce discours s’inspire largement des méthodes de Donald Trump après la présidentielle américaine de 2020.

Les résultats donnent Lula da Silva en tête avec 48 % au premier tour, Bolsonaro arrive second avec 43 %. Au second tour, Lula l’emporte de justesse avec 51 % contre 49 % pour Bolsonaro.

La contestation menée par Bolsonaro déclenche de vastes manifestations, des blocages de routes et des appels à l’intervention militaire. Le 8 janvier 2023, des milliers de ses partisans envahissent le Congrès, la Cour suprême et le palais présidentiel dans un événement qui rappelle l’assaut du Capitole américain en 2021.

Malgré tout, Bolsonaro refuse de reconnaître officiellement sa défaite mais se dit prêt à coopérer pour assurer la transition du pouvoir.

Accusations de tentative de coup d’État

En novembre 2024, la police fédérale brésilienne inculpe Jair Bolsonaro et plus de 30 de ses alliés pour une conspiration visant à annuler les résultats des élections de 2022. Un rapport de 900 pages est remis à la Cour suprême.

En février 2025, le procureur général Paulo Guedes formalise les accusations, accusant Bolsonaro d’avoir dirigé une organisation cherchant à instaurer un « état de siège » pour paralyser les institutions et rester au pouvoir de manière illégale.

Bolsonaro nie ces accusations qu’il qualifie de persécution politique et refuse de collaborer avec l’enquête. Plusieurs villes ont vu des manifestations pro-Bolsonaro réclamant l’abandon des charges. Les magistrats affirment cependant l’indépendance du système judiciaire, confirmée par le rejet en mars 2025 d’une demande de transfert du dossier à une juridiction élargie.

L’intervention de Donald Trump

Début juillet 2025, Donald Trump entre en scène en imposant une surtaxe douanière de 50 % sur les importations brésiliennes aux États-Unis, dénonçant ce qu’il qualifie de « chasse aux sorcières » contre Bolsonaro.

Dans une lettre adressée au président Lula da Silva, Trump dénonce les poursuites judiciaires comme une « honte mondiale » et réclame la fin immédiate de cette « persécution ». Lula réplique que toute augmentation unilatérale des taxes sera répliquée conformément au principe de réciprocité et dénonce une ingérence dans les affaires intérieures.

Cette affaire entraîne une convocation par les autorités brésiliennes de Gabriel Escobar, chargé d’affaires américain, pour des explications. L’ambassade des États-Unis réaffirme parallèlement son soutien à Bolsonaro.

Récompenses et distinctions

  • Médaille Rio Branco au grade de Grand-Croix et Commandeur suprême (janvier 2019)
  • Médaille du Mérite de la Défense au grade de Grand-Croix et Commandeur suprême (janvier 2019)
  • Médaille du Mérite militaire au grade de Grand-Croix et Commandeur suprême (juin 2019)
  • Médaille du Mérite naval au grade de Grand-Croix et Commandeur suprême (janvier 2019)
  • Médaille du Mérite aérien au grade de Grand-Croix et Commandeur suprême (janvier 2019)
  • Grand Collier de l’Ordre du Mérite judiciaire du travail (août 2019)
  • Médaille du Mérite judiciaire militaire au grade de Grand-Croix (mars 2019)
  • Médaille d’excellence Mawá (août 2019)
  • Médaille du Faiseur de paix (décembre 2018)
  • Sélectionné dans le classement des 100 personnalités les plus influentes du magazine Time en 2019 et 2020
  • Personnalité de l’année 2019 par la Chambre de commerce brésilienne-américaine
  • Citoyen honoraire d’Anguillara Veneta en Italie, terre natale de son grand-père paternel (octobre 2021)
source:https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2025/7/13/%d8%ac%d8%a7%d9%8a%d9%8a%d8%b1-%d8%a8%d9%88%d9%84%d8%b3%d9%88%d9%86%d8%a7%d8%b1%d9%88-%d8%aa%d8%b1%d8%a7%d9%85%d8%a8-%d8%a7%d9%84%d9%85%d9%86%d8%a7%d8%b7%d9%82

You may also like

Leave a Comment


Droits d’auteur © 2024 – onemedia.fr – Tous droits réservés