Journée du Martyr Palestinien : Plus de 150 000 victimes depuis 1948

Journée du Martyr Palestinien : Plus de 150 000 victimes depuis 1948

Depuis 1948, les Palestiniens ont enregistré près de 150 000 martyrs et des centaines de milliers de blessés. En outre, environ un million de Palestiniens ont vécu l’expérience de l’arrestation depuis la Nakba.

Le 7 janvier de chaque année, les Palestiniens commémorent la « Journée du Martyr Palestinien », une date adoptée en 1969, quatre ans après la mort du premier martyr de la révolution palestinienne armée, Ahmad Moussa Salama, membre du mouvement « Fatah », qui a été tué le 1er janvier 1965.

Contexte des pertes humaines

La guerre d’extermination israélienne à Gaza est considérée comme la plus meurtrière dans l’histoire du conflit avec l’occupation. Ce bilan s’ajoute aux guerres consécutives des deux dernières décennies, ainsi qu’aux martyrs de la Nakba de 1948, dont le nombre s’élève à environ 15 000.

Selon le ministère de la Santé à Gaza, mardi, le nombre de martyrs suite à l’agression israélienne a atteint 45 885, avec des milliers de disparus et 109 196 blessés depuis le 7 octobre 2023. À cela s’ajoutent 843 martyrs en Cisjordanie, selon le ministère de la Santé à Ramallah.

Les corps retenus

Les données de la campagne nationale pour la restitution des corps des martyrs indiquent que 198 corps de martyrs ont été retenus en 2024, portant le total à 642 depuis 1967. Les corps des martyrs de Gaza ne sont pas inclus dans ce chiffre, car il n’y a pas d’informations précises à leur sujet.

Dans un rapport sur la situation des habitants de Palestine à la fin de 2024, l’Office central des statistiques palestinien a noté une baisse de la population de Gaza de 6 %. Le nombre total de Palestiniens est estimé à environ 15 millions, dont 5,5 millions vivent actuellement dans l’État de Palestine (Cisjordanie, Gaza et Jérusalem-Est) à la fin de 2024.

Augmentation des massacres

Voici un aperçu des principales étapes et des guerres au cours desquelles des martyrs ont été enregistrés, selon des sources officielles, y compris le Centre d’information national palestinien :

• Nakba (1948) : 15 000 martyrs.
• Naksa (1967) : entre 15 000 et 25 000 martyrs palestiniens et arabes.
• Intifada des pierres (1987-1991) : 1 550 martyrs.
• Intifada d’Al-Aqsa (2000-2004) : 4 460 martyrs.
• Bataille de l’acier (2008-2009) : 1 430 martyrs.
• Bataille de la pierre de basalte (2012) : 180 martyrs.
• Bataille du vent de l’ombre (2014) : 2 300 martyrs.
• Bataille de l’épée de Jérusalem (2021) : 250 martyrs.
• Bataille de la tempête d’Al-Aqsa (depuis le 7 octobre 2023) : 45 885 martyrs.

À cela s’ajoutent des milliers de martyrs en Cisjordanie depuis l’Intifada d’Al-Aqsa jusqu’à aujourd’hui.

Appel à la légitimité internationale

Dans son analyse des chiffres, le professeur de la question palestinienne et directeur de l’Université ouverte de Jérusalem à Bethléem, As’ad Al-Ayoubi, déclare que tant qu’il y aura occupation, il y aura des martyrs en quête de liberté.

Il estime qu’il est temps pour le peuple palestinien de se libérer de l’occupation, et que le monde, en particulier l’Occident et les États-Unis, doivent reconnaître ses droits. Selon lui, le monde occidental est complice de l’occupation dans ses crimes et il est temps de mettre fin au soutien à l’occupation qui génère la violence et la destruction.

Il ajoute que l’agression contre Gaza a révélé la réalité d’Israël comme un État sanguinaire pratiquant le terrorisme contre le peuple palestinien. Ce nombre élevé de martyrs souligne la nature agressive de cette occupation, fondée sur l’éradication et le nettoyage ethnique des populations autochtones depuis sa création.

Perspectives et réflexions

Bien que la situation soit difficile et complexe, l’académicien palestinien exprime son optimisme quant à l’éventualité d’un changement positif, soulignant qu’il n’y a pas de sécurité ni de paix dans la région sans la sécurité, la paix, l’indépendance et la stabilité du peuple palestinien.

Le journaliste Nawaf Al-Amar souligne que l’escalade des tueries et des massacres vise à « réaliser silencieusement une politique de déplacement des Palestiniens », et que le monde est complice de ce crime par son silence.

Il ajoute que ce qui se passe en Palestine est l’application d’idées bibliques et de visions israéliennes visant à relancer le vieux projet biblique, portant le slogan : « Tes frontières, ô Israël, s’étendent de l’Euphrate au Nil ».