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La commission d’enquête parlementaire sur les violences sexuelles dans la culture, créée à l’appel de la comédienne Judith Godrèche, a publié ce mercredi un rapport contenant 86 recommandations visant à bloquer « la machine à broyer les talents ». Ce document fait suite à six mois de travaux et 350 auditions.
Un rapport révélateur sur des violences endémiques
Systémiques, endémiques, persistantes : c’est ainsi que l’écologiste Sandrine Rousseau qualifie les violences morales, sexistes et sexuelles dans le domaine de la culture. Présidente de la commission d’enquête, elle a souligné l’importance de ce rapport qui a vu le jour après une série d’accusations de viols, notamment celles portées par Judith Godrèche elle-même. « Ce rapport, je l’attendais, il est impressionnant et assez terrifiant », a-t-elle réagi sur franceinfo. Godrèche insiste sur la nécessité pour le monde politique de prendre des mesures concrètes pour que « plus personne ne puisse dire : *On ne savait pas * ».
Des témoignages poignants
Le rapport accorde une attention particulière aux enfants, avec des témoignages marquants. Par exemple, Nina Meurisse a révélé avoir tourné ses premières scènes d’agression sexuelle à seulement 10 ans, tandis que Sara Forestier a été soumise à des situations choquantes lors de castings à 15 ans. Erwan Balanant, député centriste et rapporteur de la commission, a déclaré : « On a un système qui produit de la violence ».
Les recommandations incluent une interdiction de la sexualisation des mineurs à l’écran et une réglementation stricte des castings, considérés comme des « lieux de tous les dangers ».
Encadrement des scènes d’intimité
Pour les acteurs adultes, la commission préconise un encadrement des scènes intimes, avec l’ajout de clauses détaillées dans les contrats et l’accès à des coordinateurs formés. Ce besoin d’encadrement répond à une réalité où les abus de pouvoir demeurent présents dans l’industrie.
Erwan Balanant a souligné que ces constats reflètent une société encore profondément sexiste et patriarcale. La précarité dans le milieu conduit souvent les artistes à se taire par peur de perdre leur travail, tandis que certains individus en position de pouvoir en abusent.
Une omerta préoccupante
Sandrine Rousseau a confirmé l’existence d’une « omerta » dans le secteur, estimant que 90 % des victimes de violences ne témoignent pas par peur des représailles. Elle a évoqué le cas d’Adèle Haenel, qui a quitté le cinéma en raison de ces problématiques, soulignant que « personne n’a de place pour ceux qui osent parler ».
