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Justice à Marseille : condamnations pour les effondrements mortels de la rue d’Aubagne

by charles
France

Le verdict de la justice marseillaise à la suite des effondrements meurtriers de la rue d’Aubagne en novembre 2018 marque une étape importante dans la reconnaissance des responsabilités liées à ce drame du logement insalubre. Après plusieurs semaines de débats et d’instruction, le tribunal correctionnel de Marseille a prononcé des condamnations à des peines de prison ferme contre certains protagonistes, tout en condamnant d’autres à des peines avec sursis ou à des amendes importantes.

Un procès emblématique dans la lutte contre le logement indigne

Le 5 novembre 2018, deux immeubles situés au cœur de Marseille, le 63 et le 65 rue d’Aubagne, se sont effondrés, causant la mort de huit personnes. L’effondrement du 65, seul immeuble habité lors du drame, a particulièrement choqué la population locale et soulevé une question de responsabilité collective dans la dégradation de l’habitat urbain. Après une instruction complexe, plusieurs personnes ont été renvoyées devant le tribunal, notamment des copropriétaires, des élus, un architecte et un bailleur social.

Les principales condamnations

Le tribunal a condamné trois copropriétaires du 65 rue d’Aubagne à des peines de prison ferme, notamment Xavier Cachard, élu régional à l’époque, reconnu coupable d’obstruction volontaire aux travaux essentiels avec une peine de quatre ans de prison dont deux ferme et une amende de 100 000 euros pour le syndic. Sébastien Ardilly, également copropriétaire, a été condamné à trois ans de prison, dont un an ferme sous bracelet électronique. La mère d’Ardilly a reçu une peine avec sursis.

Effondrement d'un immeuble, image illustrative

Par ailleurs, d’autres responsables, dont l’architecte Richard Carta, ont été condamnés à des peines de prison avec sursis ou à des amendes, notamment pour avoir bâclé des inspections et retardé la prise en charge des travaux de sécurisation. La justice a aussi condamné plusieurs personnes morales à payer des amendes substantielles.

Un drame révélateur de l’insalubrité et de l’inaction

Les jugements, attendus par une ville profondément traumatisée, ont souligné l’inaction et la mauvaise gestion en matière de logement insalubre. De nombreux proches des victimes et militants ont exprimé leur déception face au fait que peu de peines de prison ferme aient été prononcées, percevant certains verdicts comme trop cléments dans un contexte de responsabilité collective face à la dégradation du patrimoine urbain.

Ce procès a également mis en lumière l’important nombre d’immeubles déclarés en péril chaque mois à Marseille, rappelant que la lutte contre le logement indigne reste une priorité majeure pour la justice et les autorités locales.

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