Home ActualitéJustice en question : la France annule le mandat d’arrêt contre Bachar al-Assad

Justice en question : la France annule le mandat d’arrêt contre Bachar al-Assad

by charles
France, Syrie

Après une décision majeure rendue le vendredi 25 juillet, la justice française a tranché sur le sort du mandat d’arrêt international visant Bachar al-Assad. La Cour de cassation a en effet annulé le mandat d’arrêt pour complicité de crimes contre l’humanité et de crimes de guerre, initialement émis en novembre 2023, au motif de l’immunité personnelle dont jouissent les chefs d’État en exercice devant la justice nationale.

Cet arrêt, très attendu, n’a toutefois pas mis fin à la procédure. La plus haute juridiction française a précisé que cette annulation « ne signifie pas l’impunité » et a rappelé que l’information judiciaire à l’encontre de l’ancien président syrien se poursuit. Elle a également implicitement invité les juges d’instruction à délivrer un nouveau mandat contre lui, insistant sur le fait que la justice pouvait continuer à examiner sa responsabilité dans les crimes présumés.

Une immunité contestée mais toujours débattue

Ce renversement de la position juridique n’est pas le premier du genre. La Cour de cassation a confirmé que, lorsqu’ils sont en fonction, les chefs d’État bénéficient d’une immunité qui empêche leur poursuite en justice nationale, sauf dans certains cas exceptionnels. La décision intervient dans un contexte où la communauté internationale et plusieurs ONG réclament plus d’actions contre la responsabilité de Bachar al-Assad, notamment pour des violations graves des droits humains en Syrie.

La décision laisse cependant la porte ouverte à de nouvelles poursuites, notamment devant les tribunaux internationaux. Certains représentants ou organisations estime que cette jugi­cation doit être un appel à poursuivre l’exigence de justice pour les victimes syriennes, malgré les obstacles juridiques posés par le statut d’immunité.

Une évolution juridique qui n’est pas sans précédent

Les affaires de justice contre des chefs d’État en exercice sont rares et souvent compliquées. La jurisprudence française, rappelée par cette décision, maintient que l’immunité protège le président tant qu’il est en fonction. Toutefois, il existe des précédents évoqués dans d’autres juridictions ou dans le cadre de la justice internationale, où la responsabilité pour crimes de guerre ou crimes contre l’humanité peut être engagée indépendamment du statut officiel de l’accusé.

Manifestation en faveur de la justice pour la Syrie

Ce contexte soulève donc la question de l’efficacité de la justice nationale face à des dirigeants en exercice, mais également la nécessité de renforcer l’action au niveau international. La poursuite des enquêtes et des poursuites témoigne du désir de faire progresser la justice pour les crimes présumés en Syrie, même si l’immunité demeure un obstacle juridique majeur.

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