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Justice et réhabilitation : le cas de Shamar Clarke en Jamaïque

par Marie
Jamaïque

C’est un épilogue judiciaire attendu sous haute tension à Kingston. Shamar Clarke, 26 ans, connaîtra lundi sa sentence pour le meurtre de l’homme d’affaires Jean-Pierre Rhone. Alors que son avocat appelle à une justice fondée sur la réhabilitation plutôt que sur la rétribution, l’affaire met en lumière les zones d’ombre d’un drame survenu en 2018 en Jamaïque.

Un verdict de culpabilité pour meurtre et vol

Le destin de Shamar Clarke, ancien employé de la victime, est désormais entre les mains de la juge Carolyn Tie-Powell. Reconnu coupable en septembre dernier de meurtre, de vol et d’entrave à l’inhumation légale d’un cadavre, le jeune homme est apparu visiblement mal à l’aise dans le box des accusés jeudi dernier, soutenu par la présence de son épouse.

Les faits remontent à octobre 2018. Le corps de Jean-Pierre Rhone, directeur général de New Home Era and Consulting, avait été découvert à Port Rocky, dans la zone de Port Royal, trois jours après le signalement de sa disparition. L’autopsie a révélé que la mort avait été causée par strangulation. Clarke avait admis avoir attaqué l’homme d’affaires, alléguant avoir agi en réaction à des avances sexuelles non désirées lors d’une rencontre qui les avait menés de Cross Roads à Port Royal.

Justice et réhabilitation : le plaidoyer de la défense

Lors de l’audience de détermination de la peine, la défense a tenté d’humaniser le condamné, exhortant la cour à la clémence. Me Lynden Wellesley, l’avocat de Clarke, a livré un plaidoyer passionné, insistant sur le casier judiciaire vierge de son client avant ce drame et sur son jeune âge.

« Nous demandons une justice qui ne reflète pas la condamnation ou la vengeance, mais un humble pardon — une justice qui favorise la réhabilitation et permet à M. Clarke de réfléchir », a déclaré l’avocat. Il a souligné que le rapport d’enquête sociale décrivait un homme plein de remords, n’ayant pas cherché à fuir ses responsabilités.

Selon Me Wellesley, Shamar Clarke ne représente pas une menace pour la société et n’est pas perçu comme un individu violent. Il a ainsi invité la juge à faire preuve de sagesse judiciaire pour prononcer une peine juste, tempérée par la miséricorde.

Le choc de la communauté religieuse

Pour appuyer cette demande de clémence, quatre témoins de moralité ont défilé à la barre. Tous ont exprimé leur stupéfaction face aux accusations, peignant le portrait d’un homme aux antipodes du crime commis. Ils ont décrit Clarke comme un individu « humble, travailleur, réservé et facile à vivre », profondément impliqué dans la vie de son église.

Un ingénieur logiciel, qui fréquente Clarke depuis 13 ans, a témoigné de son incrédulité : « Je ne pouvais pas le croire. J’étais choqué. Ce n’est pas le Shamar Clarke que je connais. » Un doyen, connaissant l’accusé depuis plus de 20 ans, a ajouté être encore incapable d’accepter la réalité de la situation.

La sentence définitive sera prononcée lundi, scellant le sort judiciaire de cette affaire qui a secoué la communauté locale.

Source: https://jamaica-gleaner.com/article/lead-stories/20251213/attorney-urges-humble-forgiveness-judge-prepares-sentence-murder

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