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À l’approche de la première genevoise de «Kurios», spectacle phare du Cirque du Soleil prévue pour le 23 mai à Plainpalais, nous avons eu l’opportunité exclusive de plonger dans l’univers fascinant de cette production emblématique lors d’une représentation à Vienne.
Un spectacle mêlant rétrofuturisme et prouesses acrobatiques
«Kurios» incarne le retour attendu du Cirque du Soleil à Genève après plus de trois ans d’absence en Suisse romande. Cette création, qualifiée par son directeur général Stéphane Lefebvre comme l’une des meilleures de la troupe québécoise, réunit plus de 120 artistes originaires de 31 pays. Leur vie est rythmée par des entraînements intensifs et un calendrier de tournée exigeant, qui privilégie un mois de représentations par ville suivi d’une semaine de repos.
L’univers victorien de «Kurios» est peuplé de 8 000 accessoires et costumes, plongeant le public dans un cabinet des curiosités rétrofuturiste où la science et la magie cohabitent.
Une vie nomade sous le plus grand chapiteau du monde
Installés au printemps dans la périphérie de Vienne, les artistes vivent dans un environnement insolite, entre bâtiments modernes et un cimetière historique, sous un immense chapiteau battu par les vents. Cette communauté cosmopolite, où l’on entend autant de russe, de chinois, de français, d’anglais, d’italien que d’espagnol, forme une famille unie au-delà des frontières et des conflits.
Le réfectoire de la troupe sert plus de 400 repas par jour, un lieu où se mêlent des langues et des cultures diverses, reflet de cette grande aventure circassienne.
Un entraînement rigoureux pour des performances spectaculaires
Malgré plus de 3 000 représentations depuis 2014, les acrobaties ne deviennent jamais banales. Chaque artiste s’entraîne plusieurs heures quotidiennement, avec un échauffement systématique d’une heure avant chaque spectacle, qu’il y ait une ou plusieurs représentations dans la journée.
Les acrobates de la Banquine, composés d’hommes forts et de voltigeuses, repoussent constamment leurs limites, parfois à la limite du danger, pour offrir au public des moments intenses et impressionnants.
Acronet : un numéro unique et vertigineux
Sous le chapiteau, le spectacle «Acronet» fascine avec son trampoline géant, une innovation née d’un filet de sécurité devenu un véritable protagoniste du numéro. Chaque filet, confectionné à la main au Québec, est d’une fragilité et d’une complexité telles qu’il doit être remplacé tous les ans.
La piste, étonnamment basse à seulement 60 centimètres du sol, rapproche les artistes du public, renforçant l’intensité des performances.
Les contorsionnistes et la prouesse du corps humain
Dans un ballet tout en souplesse, les contorsionnistes s’exercent sur une gigantesque main mécanique de plus de 300 kilogrammes, déployant des positions aussi impressionnantes qu’inconfortables, défiant les limites du corps humain.
Ce travail minutieux et constant, combiné à des costumes spécialement conçus pour épouser chaque mouvement, nécessite une attention particulière des costumières qui renouvelle ces tenues fragiles tous les quelques mois.
Un univers inspiré par l’ère victorienne et la science-fiction
Michael Smith, directeur artistique de la tournée, dévoile que «Kurios» puise son inspiration dans les œuvres de Jules Verne et Georges Méliès, ainsi que dans l’effervescence scientifique et mystique de la fin du XIXe siècle. Ce mélange donne naissance à une esthétique rétrofuturiste où robots et machines fantastiques côtoient la magie et l’impossible.
Les artistes portent eux-mêmes leur maquillage, tandis que le soin des costumes est confié à des professionnelles comme Gaya Mugnai, responsable des costumes, qui souligne la complexité des tenues des contorsionnistes, véritables œuvres d’art élastiques et fragiles.
Une expérience sensorielle et visuelle inoubliable
Le chapiteau se remplit rapidement, baigné d’odeurs sucrées de pop-corn et d’excitation. La musique live, interprétée par une troupe de musiciens, accompagne les scènes dès l’ouverture, donnant vie à des personnages victorieux et fantastiques, tels que Microcosmos, un étrange personnage mécanique habité par Miguelito.
Des numéros spectaculaires et une mise en scène inventive
La variété des numéros captive dès le début, allant du jonglage aérien au duo homme fort et acrobate, en passant par le vélo aérien. La scénographie originale transforme chaque performance en une histoire avec une touche d’humour, de poésie et parfois de mystère, illustrée par des scènes comme le dîner à l’envers ou le cirque invisible.
Malgré un léger passage à vide entre certains numéros, le final énergétique mené par un expert en yo-yo et la troupe de la Banquine ravit le public, clôturant ce spectacle d’environ soixante minutes sur une note d’apothéose.
Informations clés
- Plus de 120 000 boîtes de pop-corn et près de 90 000 sodas sont vendus chaque année lors des spectacles du Cirque du Soleil.
- «Kurios» sera présenté à Genève à partir du 23 mai sur la plaine de Plainpalais.