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La Colombie s’excuse pour l’implication de mercenaires en Soudan
Selon l’agence de presse soudanaise, la ministre colombienne en Égypte, Anne Melinia, a rencontré l’ambassadeur soudanais au Caire, Imad al-Din Mustafa Adwi, et a présenté des excuses officielles concernant la participation de citoyens colombiens en tant que mercenaires au sein des forces de soutien rapide.
Réactions officielles
Melinia a indiqué que le gouvernement et le peuple colombien ont été très surpris d’apprendre l’implication de leurs compatriotes dans le conflit soudanais. Elle a qualifié ce comportement d’« irresponsable » et a noté qu’il ne reflète ni la politique du gouvernement colombien ni celle du peuple colombien.
Elle a également affirmé que la Colombie respecte la souveraineté du Soudan et refuse toute ingérence dans ses affaires internes, soulignant que son gouvernement s’efforcera d’identifier les responsables et de les tenir pour compte si nécessaire.
Contexte du conflit
Le 20 novembre, la force conjointe des mouvements armés soutenant l’armée soudanaise a annoncé qu’elle avait saisi des documents d’identité d’un groupe de mercenaires colombiens après avoir tendu une embuscade à un convoi en route de la Libye vers le Soudan, transportant des fournitures militaires pour les forces de soutien rapide.
Selon l’ambassadeur soudanais, cet incident met en lumière les interventions étrangères dans le conflit soudanais, ce qui appelle les pays concernés à coopérer afin de trouver un mécanisme efficace pour empêcher de tels événements à l’avenir.
Conséquences militaires
Des rapports médiatiques locaux et internationaux indiquent que les mercenaires étrangers pourraient jouer un rôle crucial dans les opérations militaires des forces de soutien rapide, notamment dans l’exploitation de drones et la gestion des frappes aériennes ainsi que du bombardement avancé. Ce rôle est particulièrement évident lors des attaques menées par les forces de soutien rapide sur la ville de Fashir, la capitale de l’État du Darfour-Nord, depuis mai 2023, visant à contrôler les derniers bastions de l’armée soudanaise dans la région.
Jusqu’à présent, les forces de soutien rapide n’ont émis aucune confirmation ou démenti officiel concernant cet incident.
Relations internationales
Dans un autre contexte, le président du Conseil de souveraineté de transition soudanais, le général Abdel Fattah al-Burhan, a envoyé un message de remerciement au président russe Vladimir Poutine, dans le cadre du renforcement des relations bilatérales entre les deux pays.
Cette déclaration a eu lieu lors de la réception par Burhan de l’ambassadeur russe au Soudan, Andrei Chernobyl, où il lui a remis le message et a exprimé la gratitude du Soudan, gouvernement et peuple, pour le soutien apporté par la Russie.
Burhan a souligné ce qu’il a décrit comme une « position noble » adoptée par la Russie en utilisant son droit de veto au Conseil de sécurité pour bloquer toute décision pouvant nuire aux intérêts du Soudan. Il a considéré que cette position contribue à renforcer les relations entre les deux pays et à ouvrir de nouvelles perspectives de coopération bilatérale.
Appels au cessez-le-feu
La représentante de l’Union européenne a exprimé l’intérêt de l’UE pour les développements de la situation au Soudan, soulignant l’importance pour les soudanais de retourner dans les régions dont ils ont été déplacés à cause de la guerre et de vivre dans des conditions normales et sécurisées.
Elle a mentionné que l’UE appelle à un cessez-le-feu pour faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire, garantir le retour des étudiants à l’école, reprendre le fonctionnement des hôpitaux et fournir des soins de santé aux personnes touchées.
Par ailleurs, le coordinateur des affaires humanitaires de l’ONU, Tom Fletcher, a appelé à une action internationale urgente pour faire face à la crise croissante au Soudan. Cela fait suite à une visite de 9 jours au Soudan et au Tchad, où il a parlé avec des réfugiés et leur a promis de faire entendre leurs souffrances dans le monde et d’encourager la communauté internationale à leur apporter plus de soutien.
Situation humanitaire
Fletcher a confirmé que la situation au Soudan est extrêmement difficile et représente la plus grande crise humanitaire au monde, avec environ 26 millions de personnes dans le pays confrontées au risque de famine.
Depuis le déclenchement du conflit en avril 2023 entre l’armée soudanaise, dirigée par Burhan, et son ancien allié, les forces de soutien rapide dirigées par Mohamed Hamdan Daglo (Hemeti), la guerre a entraîné la mort de plus de 20 000 personnes et le déplacement d’environ 14 millions de personnes.