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La politique étrangère en France est traditionnellement un domaine réservé du président, comme l’a démontré le général de Gaulle sous la Ve République. Ce constat est particulièrement évident à travers les cohabitations de François Mitterrand et Jacques Chirac. Ainsi, malgré des difficultés internes, un chef d’État peut encore se poser en figure de proue sur la scène internationale. Emmanuel Macron, alors qu’il fait face à une impopularité record, espérait que 2024 serait une année de renouveau, marquée par des événements majeurs comme les commémorations du Débarquement et les Jeux Olympiques.
Une année tumultueuse pour Emmanuel Macron
Cependant, cette période prometteuse s’est vite transformée en annus horribilis. La majorité présidentielle a subi un échec cuisant aux élections européennes, suivi d’une dissolution chaotique avec des conséquences désastreuses, telles qu’une vacance du pouvoir et une gestion financière laxiste. La formation laborieuse du gouvernement et une actualité internationale tragique ont rendu ce moment propice à l’autodestruction politique. Dans cette optique, Emmanuel Macron se tourne vers la diplomatie pour retrouver un souffle politique.
Les défis diplomatiques récents
La situation diplomatique est d’autant plus complexe à la lumière des récents revers : la décision d’Ursula von der Leyen de ne pas reconduire Thierry Breton comme commissaire européen, un Sommet de la Francophonie à Paris qui est passé inaperçu, des difficultés dans les relations avec le Liban, et des tensions croissantes avec Israël.
Une visite d’État cruciale au Maroc
Emmanuel Macron entame une visite d’État au Maroc, un voyage jugé essentiel pour rétablir des relations entre Paris et Rabat, entachées par six années de tensions. Plusieurs couacs, la perte de marchés économiques, et un désaccord profond sur la question migratoire ont causé ce refroidissement. Ce déplacement vise à clarifier les malentendus entre Macron et le roi Mohammed VI.
Vers une normalisation des relations
Il semble que le président ait abandonné l’idée de gérer simultanément les relations avec l’Algérie et le Maroc. Par cette visite, Emmanuel Macron entame une voie de normalisation. Bien qu’il ne puisse pas prétendre au rôle de « précepteur » que tenait Jacques Chirac avec le fils de Hassan II, il lui revient de prouver son attachement au Maroc en s’inspirant de l’épitaphe du maréchal Lyautey : « Plus je connais les Marocains, plus je suis convaincu de la grandeur de cette nation. »
