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La guerre au Soudan : la violence s’intensifie à Darfour
Les Nations Unies et les organisations de droits de l’homme appellent à mettre fin à la violence au Soudan alors que le deuxième anniversaire de la guerre civile approche. Les Forces de soutien rapide (RSF) ont intensifié leurs attaques à Darfour, tuant des dizaines de personnes ces derniers jours.
Appel à la communauté internationale
Alors que des représentants de dizaines de pays se réuniront à Londres mardi pour tenter de résoudre la crise soudanaise, Human Rights Watch a exhorté la communauté internationale à « travailler de toute urgence pour protéger les civils et garantir une aide humanitaire sûre et sans entrave » dans le pays.
Deux ans de conflit dévastateur
Cette semaine marque deux ans depuis le début de la guerre le 15 avril 2023 entre les RSF et l’armée soudanaise. Le conflit a causé la mort de milliers de personnes et a déplacé près de 13 millions de personnes, selon le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). Il a également déclenché une crise de la faim dans certaines parties du pays.
Ces dernières semaines, l’armée a réussi à repousser les combattants des RSF hors de la capitale, Khartoum, mais le groupe paramilitaire revendique des avancées dans la région ouest de Darfour, où une crise humanitaire déjà grave s’aggrave.
Situation alarmante à Darfour
Dimanche, les RSF ont déclaré avoir pris le contrôle du camp de Zamzam pour les personnes déplacées près d’el-Fasher, la capitale provinciale de l’État du Darfour-Nord. L’assaut a tué des dizaines de personnes, dont 23 enfants et neuf travailleurs humanitaires, selon l’ONU.
Des milliers de déplacés en danger
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) a averti lundi que les combats près d’el-Fasher, qui sont sous un blocus des RSF, entravent l’accès à l’assistance humanitaire. « Des milliers de personnes déplacées sont piégées et coupées de l’aide », a déclaré OCHA Soudan dans un message sur les réseaux sociaux.
Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a condamné les attaques contre les civils dans et autour d’el-Fasher, appelant à mettre fin aux combats. « Les attaques dirigées contre des civils et les attaques indiscriminées sont strictement interdites par le droit international humanitaire », a déclaré Guterres dans un communiqué.
Réactions internationales
Dans une déclaration conjointe lundi, l’Égypte et le Qatar ont également exprimé « de vives inquiétudes face au conflit armé en cours au Soudan et ont souligné l’importance d’un cessez-le-feu immédiat des opérations militaires ».
Conflit entre généraux rivaux
La violence s’est poursuivie lundi. Al Jazeera Arabic a cité des sources locales rapportant que des combattants des RSF bombardaient le camp d’Abu Shouk pour les personnes déplacées à l’extérieur d’el-Fasher.
Le Soudan a connu une instabilité croissante depuis que l’ancien président Omar al-Bashir a été évincé en 2019 après des mois de manifestations antigouvernementales. En octobre 2021, l’armée soudanaise a mené un coup d’État contre le gouvernement civil du Premier ministre Abdalla Hamdok, menant à sa démission début 2022.
Le chef de l’armée soudanaise, Abdel Fattah al-Burhan, et son rival, le général Mohamed Hamdan Dagalo, qui dirige les RSF, ont partagé le pouvoir après le coup d’État, mais ont ensuite commencé à se battre pour le contrôle de l’État et de ses ressources en avril 2023.
Impact sur les enfants
Davis Makori, spécialiste des politiques humanitaires et de plaidoyer, a souligné l’impact de la guerre sur les enfants, y compris le traumatisme psychologique, la violence basée sur le genre et l’incapacité à se rendre à l’école, notant que les mineurs représentent la moitié des civils touchés par le conflit. « Bien qu’il y ait des poches d’États au Soudan qui ne sont pas réellement des zones de conflit actif, cette crise humanitaire s’est étendue à presque tous les aspects de la vie », a-t-il déclaré à Al Jazeera.