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La « Hanthala » est un navire de pêche norvégien construit en 1968, initialement nommé « Navarin ». En 2023, il a rejoint le Freedom Flotilla, une coalition internationale créée pour briser le blocus israélien imposé à la bande de Gaza depuis 2007. Mesurant environ 18 mètres de long et équipé d’un moteur diesel, ce bateau est adapté à la navigation en mer Méditerranée.
Le Freedom Flotilla a été fondé en 2010 par des organisations internationales dans le but de venir en aide aux habitants de Gaza en combattant le siège israélien. Entre 2023 et 2024, la « Hanthala » a participé à de nombreuses campagnes de solidarité à travers le monde, notamment le 13 juillet 2025 lors d’une expédition italienne sous le slogan « Pour les enfants de Gaza ».
Origines et développement du Freedom Flotilla
Le Freedom Flotilla est issu d’une initiative lancée par des volontaires turcs qui ont fondé en 1992 la Turkish Humanitarian Relief Foundation pour venir en aide aux victimes de la guerre de Bosnie-Herzégovine. Leur action s’est étendue par la suite au Moyen-Orient et à l’Afrique.
En 2010, cette fondation a proposé l’organisation du Freedom Flotilla, un consortium regroupant six ONG internationales, dont Gaza Free Movement et la Campagne européenne pour la levée du blocus israélien sur Gaza.
Le flottille a mené six campagnes majeures de solidarité, y compris la célèbre mission du navire Mavi Marmara en 2010, qui a été interceptée par l’armée israélienne, causant la mort de dix militants et des dizaines de blessés.
En 2018, Israël a saisi deux navires du flottille, « Freedom » et « Return », opérant en eaux internationales. Cette perte a contraint le mouvement à rechercher un bateau de remplacement.
La coalition norvégienne à bord du navire « Navarin » a acquis ce bateau similaire à l’« Al Awda » (le retour), pour mener à bien les missions humanitaires à partir de 2023. Ce bateau a reçu le nom « Hanthala » lors de sa cérémonie de lancement à Bergen, en Norvège.
La signification du nom « Hanthala »
Le choix du nom « Hanthala » pour le navire rend hommage à une figure emblématique de la culture palestinienne. Hanthala est un personnage de bande dessinée créé par le caricaturiste palestinien disparu Naji al-Ali en 1969.
Ce personnage représente un enfant palestinien réfugié, âgé d’environ dix ans, pieds nus et couvert d’égratignures, tourné dos au monde, les mains croisées derrière le dos en signe de rejet de l’injustice subie.
Hanthala est devenu le symbole de l’identité et de la résistance palestiniennes ainsi que l’expression du désir de retour des réfugiés palestiniens à leur terre natale.
Les missions et escales maritimes
En 2023, la « Hanthala » a entamé ses premières missions maritimes dans le nord de l’Europe, dans le but de mobiliser davantage de soutien populaire et médiatique face aux crimes israéliens contre les Palestiniens. Elle a accosté dans 12 ports de plusieurs pays, dont la Norvège, la Suède, le Danemark, l’Allemagne et les Pays-Bas.
En août 2024, elle a réalisé sa deuxième tournée européenne, visitant notamment la Suède, Malte, l’Irlande, la France, l’Italie et l’île de Corse où elle a fait escale à Ajaccio.
Une marche symbolique organisée par les responsables du projet a rassemblé des activistes du sud de l’Europe. La tournée s’est conclue par une traversée de Malte à Messine, en Sicile, pour effectuer des travaux d’entretien et préparer les prochaines expéditions.
En mars 2025, Israël a violé un cessez-le-feu en reprenant ses attaques sur Gaza, durcissant le blocus. Face à cette situation, le flottille a lancé la campagne « Hanthala » pour venir en aide aux populations affamées dans la bande de Gaza.
Situation humanitaire à Gaza
- Depuis le début de cette escalade, au moins 6572 Palestiniens ont été tués et plus de 23 000 blessés.
- Parmi les victimes, 700 personnes ont été abattues par balles alors qu’elles attendaient de l’aide alimentaire distribuée par la Gaza Humanitarian Foundation, soutenue par les États-Unis et Israël.
- Le Freedom Flotilla dénonce ces points de distribution comme des « pièges mortels » déguisés en programmes d’aide, qualifiant ce système de « mécanisme de contrôle et de cruauté » servant à perpétrer un génocide israélien.
La navigation vers Gaza
Le 13 juillet 2025, la « Hanthala » a quitté le port de Syracuse, sur la côte sud-est de la Sicile, pour se diriger vers Gaza afin de lever le blocus israélien.
Cette mission porte un message de paix et de solidarité transmis par des militants internationaux des droits humains. L’objectif est de briser le silence international et de réveiller la conscience des gouvernements occidentaux face à la famine, aux bombardements et à la destruction qui frappent Gaza.
Le Freedom Flotilla a souligné que cette initiative vise à dénoncer les violations du droit international humanitaire commises par Israël et les crimes perpétrés à Gaza.
Le bateau transporte une aide humanitaire vitale incluant des médicaments, du matériel médical et des denrées alimentaires de première nécessité.
À bord se trouvent des secouristes, des volontaires, des avocats, des militants communautaires et des journalistes engagés.
Cette expédition intervient quelques semaines seulement après la saisie illégale par Israël du « Madeline », un autre navire du Freedom Flotilla transportant 36 tonnes d’aide alimentaire et essentielle.
Parmi les 12 activistes à bord se trouvaient la militante Greta Thunberg, la députée européenne palestinienne Rima Hassan, le journaliste d’Al Jazeera Omar Fayyad ainsi que l’activiste espagnol Sergio Toribio.
Les forces israéliennes ont détenu ces militants pendant plus de 48 heures, les ont interrogés et ont saisi la cargaison humanitaire.
Réactions internationales
Le 2 juin 2025, l’Organisation des Nations Unies a appelé Israël à respecter le droit international et à cesser d’intercepter les navires transportant une aide humanitaire d’urgence à Gaza.
Elle a également réclamé la mise en place de corridors sécurisés permettant l’acheminement sans entraves de cette assistance.
Des experts onusiens ont souligné l’urgence d’apporter ces aides afin de prévenir et d’arrêter le génocide en cours.
Le Freedom Flotilla reconnaît que ces missions pour lever le blocus sont dangereuses mais estime que le silence complice et la poursuite par Israël de la famine et des assassinats de civils à Gaza sont des risques bien plus grands.
Le mouvement affirme que la résistance qu’il mène est pacifique et que les menaces pesant sur ses navires ne sauraient être comparées aux souffrances quotidiennes du peuple palestinien.
Face à cette situation tragique, il n’existe selon eux aucune autre option que la résistance.