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Abdallah Kanaan, secrétaire général de la Commission royale pour les affaires de Jérusalem, affirme la permanence de la souveraineté jordanienne sur les lieux saints de la ville face aux agressions israéliennes. Il décrit Jérusalem comme « une plaie ouverte » dans la conscience mondiale et appelle la communauté internationale et les pays arabes à ne pas rester silencieux face aux tentatives de judaïsation et aux projets qui visent à effacer l’identité arabe et musulmane de la cité.
Une vigilance permanente contre un projet planifié
Kanaan souligne que les incursions dans la mosquée Al-Aqsa et les « marches des drapeaux » provocatrices, souvent protégées par la force, témoignent d’un projet organisé. Selon lui, ces actions ne relèvent pas d’opérations ponctuelles mais d’un programme soutenu par des forces occidentales et par des acteurs se présentant comme défenseurs de la démocratie et des droits humains.
Il met en garde contre :
- la complicité internationale par des politiques à deux poids deux mesures,
- l’usage du droit de veto au Conseil de sécurité qui protège l’occupant,
- la division au sein des pays arabes et du mouvement palestinien qui renforce l’impunité de l’occupant.
La place historique et religieuse de Jérusalem
Kanaan rappelle l’ancienneté du statut de Jérusalem, cité à valeur historique, religieuse et culturelle depuis plus de 5 000 ans. Il condamne les attaques et les projets menés contre les lieux saints — en particulier la mosquée Al-Aqsa et l’église du Saint-Sépulcre — comme des atteintes flagrantes aux religions, à la morale et au droit international.
Il rejette l’idée d’un « Temple » supposé à ériger sur les ruines d’Al-Aqsa, qu’il qualifie d’illusion réfutée par les recherches historiques et archéologiques, y compris par certains universitaires occidentaux et israéliens.
Image: Abdallah Kanaan et la défense des lieux saints
La dimension diplomatique des condamnations
Kanaan explique que les protestations diplomatiques et les condamnations internationales jouent un rôle, mais que leur efficacité dépend de la capacité des institutions internationales à appliquer le droit et à faire respecter leurs décisions. Il insiste sur la nécessité d’un engagement politique et d’un soutien concret pour traduire ces condamnations en actions contraignantes.
Il voit cependant des signes encourageants : de plus en plus d’États expriment leur mécontentement, certains annoncent ou envisagent la reconnaissance d’un État palestinien, ce qui montre que la diplomatie et la pression internationale peuvent influer sur le cours des événements.
Le rôle de la Commission royale jordanienne pour Jérusalem
La Commission royale incarne, selon Kanaan, la position constante de la Jordanie et les directives royales en faveur de la protection des lieux saints. Elle a pour mission de :
- défendre la liberté de culte et préserver le statut historique (statut quo) des lieux saints,
- documenter et dénoncer les violations israéliennes par des rapports quotidiens et des publications,
- éduquer et sensibiliser les générations futures sur la cause de Jérusalem.
La Commission publie notamment un bulletin quotidien « Nouvelles et réalité de Jérusalem » (format papier et électronique) et une « Revue de Jérusalem » mensuelle utile aux chercheurs et étudiants.
Ressources, archives et sensibilisation
Kanaan précise que la Commission dispose d’une bibliothèque de plus de 5 500 ouvrages et a publié plus de 68 livres traitant de Jérusalem et de la question palestinienne. Elle coopère également avec plus de 25 associations et forums chrétiens et musulmans en Jordanie pour maintenir la question vivante au niveau local et international.
Ces efforts visent à contrer la désinformation et à mettre en lumière les violations visant à modifier l’identité arabe et islamo-chrétienne de la ville.
Le statut juridique de la tutelle hachémite
Sur le plan légal, Kanaan rappelle que la tutelle hachémite sur les lieux saints islamiques et chrétiens précède l’existence de l’État d’Israël et repose sur des bases historiques et juridiques solides. Il évoque la continuité de cette responsabilité depuis le règne du chérif Hussein ben Ali et la transmission de cette charge aux rois hachémites, soulignant son caractère sacré et son rôle de garantie de la liberté de culte.
Il affirme que cette tutelle est compatible avec le droit international et qu’elle contredit les politiques d’occupation visant à modifier le statut et la démographie de Jérusalem.
Résistance et projets avortés de judaïsation
Kanaan assure que nombreux sont les projets de judaïsation de Jérusalem qui ont échoué face à la résistance et à la persévérance du peuple palestinien. Il cite les mouvements populaires et les opérations de résistance récentes — « Swords of Jerusalem » et « Flood of Al-Aqsa » — comme preuve que ni les plans ni les discours qualifiés de « paix » qui bafouent les droits palestiniens ne réussiront.
Pour lui, la préservation de la souveraineté jordanienne sur les lieux saints de Jérusalem demeure un principe historique, palestinien, arabe, islamique et international à défendre.
Exemples de provocations récentes
Kanaan dénonce la répétition d’actes provocateurs, comme l’entrée de ministres israéliens et de colons dans les lieux saints, accompagnés d’actes symboliques tels que le hissage de drapeaux. Ces incidents, dit-il, cherchent à sonder les réactions arabes et internationales et à préparer le terrain pour des changements de fait.
Extraits de publications mentionnées dans ses déclarations :
- Publication sur le réseau social illustrant l’appel à « préserver le statu quo » : https://twitter.com/Aljazeeraquds/status/1782685298599551460
- Reportage signalant l’entrée de plus de 3 000 colons à Al-Aqsa : https://twitter.com/Aljazeeraquds/status/1951938351096898025
Appel à une mobilisation internationale soutenue
Kanaan conclut en appelant à une mobilisation diplomatique et populaire pour défendre Jérusalem et la souveraineté jordanienne sur ses lieux saints. Il insiste sur la nécessité d’un front uni arabe et international capable de contrer les mesures d’occupation et de faire respecter le droit international.
Selon lui, la protection des lieux saints et le soutien au peuple palestinien exigent une action cohérente et déterminée, tant politique que sociale, pour empêcher l’effacement de l’identité arabe et religieuse de la ville.
