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La lutte d’Annie contre la chasse : entre persécution et justice

by Sara
France

Dans le Limousin, une retraitée a été condamnée à une amende pour avoir mis des autocollants anti-chasse sur du mobilier urbain. Elle accuse les chasseurs de la persécuter, mais eux renvoient la balle. Illustration de la difficile cohabitation entre pros et antis chasse en territoire rural.

Le parcours d’Annie

Annie, ancienne bibliothécaire de la Bibliothèque Nationale de France ou du Muséum national d’histoire naturelle, vit à Saint Léonard de Noblat, près de Limoges, où le tribunal vient de la déclarer « coupable de dégradation de biens publics et condamnée à 200 euros d’amende ». Depuis huit ans, elle partage son quotidien avec 5 000 autres habitants de cette commune.

La cause de la condamnation

Il y a un an, en décembre, Annie a collé des autocollants sur des panneaux d’affichage, des conteneurs et un tableau électrique dans le village de Saint Martin Terressus. Le maire a alors porté plainte. Ses autocollants arboraient des messages tels que « La chasse y’en a marre ». Militant anti-chasse, Annie a été accusée d’avoir également tagué des phrases comme « chasse=meurtre » et « ACCA (associations communales de chasse agréées) = caca », ce qu’elle nie catégoriquement.

Un combat pour la liberté d’expression

Annie, soutenue par des associations environnementales, a décidé de faire appel de cette condamnation. Elle estime que cela représente un deux poids, deux mesures, soulignant que d’autres actes de violence envers elle, supposément perpétrés par des agriculteurs et des chasseurs, demeurent impunis.

Elle témoigne : « J’ai eu un renard mort jeté sur mon terrain, un pigeon mort posé devant la boîte aux lettres, qu’est-ce que j’ai eu d’autre… j’ai eu des clous sous la voiture, j’ai eu une dizaine de crevaisons en tout ». Ces menaces se sont accompagnées d’insultes et de gestes obscènes.

Les réactions des chasseurs

Du côté de la Fédération des chasseurs de la Haute-Vienne, la porte-parole affirme que ce sont les chasseurs qui subissent des provocations : « On me dit que c’est elle qui insulte, qui se met au milieu de la route, qui entrave les chasseurs… ». Elle insiste sur le fait qu’il n’y a pas de place pour la violence au sein de leur communauté.

Le président de la fédération exprime son indignation : « Non mais ça va pas. Moi je suis un rural, donc je sais ce que c’est que la vraie vie… » Il rappelle que l’histoire de la chasse fait partie intégrante de la culture locale.

Une lutte pour la justice

Malgré la condamnation, Annie reste déterminée. Elle déclare : « C’est viscéral, je peux pas laisser faire, tant que j’aurai un peu de force, je combattrai ». Elle se considère comme une « résistante » et refuse de se laisser intimider. Ses amies l’encouragent à poursuivre son combat, car elles croient qu’un silence général ne fera qu’aggraver la situation.

Un climat tendu en milieu rural

Dans une région où 51 % des habitants sont opposés à la chasse, selon un sondage Ipsos de fin 2023, beaucoup choisissent de rester discrets par crainte de représailles. Annie, pour l’instant, n’a été condamnée que pour ses autocollants, mais cela soulève des interrogations sur l’état de la liberté d’expression dans le milieu rural.

Anti-chasse | Chasse | Limousin | Liberté Dexpression | Ruralité | France

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