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La planète franchit le seuil des 1,5°C : Un appel à l’action

by Sara
France

La communauté mondiale avait initialement pour objectif de limiter le réchauffement climatique causé par l’homme à 1,5 °C d’ici 2100. Cependant, un nouveau rapport de l’Union Européenne révèle que ce seuil a été franchi pour la première fois, sans aucun signe de retournement en vue.

Un réchauffement continu

Depuis 2015, la température de la Terre n’a cessé d’augmenter. Chaque année, de 2015 à 2024, a établi un nouveau record, étant l’année la plus chaude depuis 1881, selon le dernier rapport annuel du service européen de surveillance climatique Copernicus.

En 2024, la température mondiale moyenne a franchi une barrière symbolique : **elle a atteint 1,6 °C au-dessus des niveaux préindustriels**, qui correspondent à la période entre 1850 et 1900 selon les régions d’Europe. À l’échelle mondiale, la température moyenne s’établissait à 15,10 °C, soit 0,72 °C de plus qu’entre 1991 et 2020. En Europe, l’augmentation a même atteint 1,47 °C.

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Des températures alarmantes

Le rapport indique que chaque mois de janvier à juin 2024 a été le plus chaud jamais enregistré pour ces périodes. En juillet, le 22 a marqué le jour le plus chaud de l’histoire, avec une température moyenne de 17,16 °C. En outre, la température moyenne de la surface des océans a atteint 20,87 °C, soit 0,51 °C de plus que la période de référence.

Ce constat est particulièrement inquiétant car de nombreuses régions de l’hémisphère nord ont connu un stress thermique sévère en 2024, certains endroits subissant même des conditions d' »extrême chaleur ».

Le défi du 1,5 °C

Les experts climatiques s’accordent à dire que **l’objectif de 1,5 °C fixé lors de l’Accord de Paris est désormais hors de portée**. Lors de la conférence mondiale sur le climat à Paris en 2015, 197 États membres des Nations Unies avaient convenu de limiter l’augmentation de température à 1,5 °C en moyenne sur 20 ans d’ici 2100. Bien que cet objectif moyen ne soit pas totalement hors de portée, pour les experts, il est jugé illusoire.

Responsabilité humaine dans le changement climatique

Bien que des phénomènes climatiques comme El Niño influencent également les températures, le consensus scientifique est clair : l’activité humaine est le principal moteur du changement climatique et du réchauffement. Les émissions de dioxyde de carbone et de méthane, résultant de la combustion de combustibles fossiles et des pratiques agricoles intensives, perturbent l’équilibre climatique.

Les preuves de ce dérèglement sont de plus en plus visibles : événements météorologiques extrêmes, vagues de chaleur mortelles, inondations, tempêtes, fonte des glaces aux pôles et incendies, comme ceux qui ravagent actuellement la Californie. Le rapport Copernicus souligne que les concentrations de dioxyde de carbone ont atteint 422 parties par million (ppm) et celles de méthane 1897 parties par milliard (ppb), des niveaux record en 2024.

Un avenir incertain

Pour le climatologue Mojib Latif, le rapport ne révèle aucune surprise. Selon lui, tous les changements observés au cours des dernières décennies ne peuvent être expliqués sans l’influence humaine. Il met en garde contre le fait que l’humanité vit dans une « nouvelle réalité » à laquelle elle n’est pas adaptée.

Par ailleurs, certaines influences majeures, comme la fonte des glaces du Groenland, ne sont pas encore prises en compte dans les modèles climatiques, ce qui pourrait accélérer le réchauffement plutôt que de le ralentir.

Vers une nouvelle ère

Latif, aux côtés de Nico Wunderling du Potsdam Institute for Climate Impact Research, estime que l’humanité est désormais dans une nouvelle ère, où les tendances actuelles ne relèvent plus des variations naturelles observées avant l’ère industrielle. Le rapport souligne que les émissions de gaz à effet de serre restent à des niveaux très élevés, tandis que les puits de carbone, comme la forêt amazonienne, deviennent moins efficaces.

Wunderling suggère que des solutions technologiques, comme l’élimination du dioxyde de carbone (CDR), pourraient encore permettre de respecter l’objectif de 1,5 °C, bien que les tendances actuelles des émissions indiquent une direction opposée.

Urgence d’une action collective

Les spécialistes appellent à une volonté politique forte et empathique pour résoudre ce qui est considéré comme « le problème universel de notre temps ». Ils soulignent que chaque nouvelle tonne de CO2 émise doit être compensée pour minimiser l’impact du réchauffement climatique. L’objectif de 2 °C pourrait devenir le nouveau standard à atteindre, même si beaucoup estiment cela également difficile à réaliser.

Réchauffement Climatique | Cop | Rapport Copernicus | Europe | France

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