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La résistance palestinienne : pourquoi la Gazafication de Jenin échouera
Le mois dernier, alors que l’armée israélienne commençait à se retirer de Gaza dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu, elle a annoncé une « opération » dans la ville occupée de Jenin et son camp de réfugiés. Depuis trois semaines, elle terrorise le peuple palestinien sur place, utilisant des chasseurs, des hélicoptères, des chars, des drones et des bulldozers pour tuer et détruire.
Une tentative de réplication de Gaza en Cisjordanie
Encouragée par l’indifférence du monde, le gouvernement israélien tente clairement de reproduire le modèle de Gaza en Cisjordanie. Cependant, la Gazafication de Jenin et d’autres camps de réfugiés en Cisjordanie est vouée à l’échec, tout comme des stratégies brutales similaires ont échoué dans le passé.
Jenin, un symbole de résistance
Il y a une raison pour laquelle Israël a choisi Jenin pour commencer son attaque sanglante renouvelée en Cisjordanie. Ce camp, établi après la Nakba pour accueillir 8 000 Palestiniens expulsés de force de leurs foyers par les forces sionistes, a été un incubateur de résistance pendant des décennies.
Lors de la première Intifada, il est devenu l’un des noyaux de l’organisation et de la résistance palestiniennes. Les jeunes qui n’avaient connu que l’occupation sont devenus sa voix, son poing, son cœur.
Le passé sanglant de Jenin
Lors de la seconde Intifada, Jenin a de nouveau servi de centre de résistance. En avril 2002, l’armée israélienne a envahi la ville, tuant 52 Palestiniens, détruisant des centaines de maisons et déplaçant plus d’un quart de la population.
Israël a alors déclaré la victoire, affirmant avoir écrasé le « terrorisme ». Pourtant, des ruines de Jenin, une nouvelle génération s’est levée, portant la volonté inébranlable de résister.
Une intensification de la résistance
Dans les années 2020, l’activité de résistance armée s’est intensifiée à Jenin et dans d’autres camps de réfugiés en Cisjordanie. Cela a culminé avec une autre attaque israélienne brutale sur la ville en juillet 2023, quelques mois avant le déclenchement du génocide à Gaza.
Cette opération a impliqué le déploiement de chasseurs, de drones armés, de chars, de bulldozers et de milliers de soldats. L’armée israélienne a tué au moins 10 Palestiniens, détruit des maisons et des infrastructures, et déplacé des milliers de personnes. Pourtant, la résistance a refait surface et a répondu aux appels de Gaza pour la mobilisation.
Les camps de réfugiés comme cœurs battants de la résistance
Jenin est devenu un hub de résistance pour une raison. Les camps de réfugiés ne sont pas seulement des lieux où les déplacés survivent – ce sont les cœurs battants de la conscience palestinienne. Ce sont des lieux où les blessures et les traumatismes de la Nakba se transmettent de génération en génération, où les fils et les filles héritent du désir de leurs parents et grands-parents de retourner chez eux.
Les enfants grandissent en voyant leurs quartiers être perquisitionnés, des amis détenus ou assassinés, comme le petit Saddam Rajab de Tulkarem, abattu à l’abdomen par un soldat israélien le 28 janvier, tandis que l’ambulance qui le transportait était bloquée par des troupes israéliennes à un point de contrôle. Saddam est mort 10 jours plus tard.
La lutte continue
Les enfants dans les camps de réfugiés connaissent le prix élevé de la lutte pour la liberté, et en tant qu’adultes, ils choisissent toujours de le payer.
Dans la bande de Gaza, des camps de réfugiés comme Jabalia ont également été de grands bastions de résistance palestinienne pendant des décennies pour la même raison. Historiquement, Jabalia a été le plus grand camp de réfugiés en Palestine, abritant 100 000 personnes. En 1987, il a produit l’étincelle qui a déclenché la première Intifada.
Des campagnes militaires sans succès
Après le début de la guerre génocidaire d’Israël, l’armée israélienne a lancé plusieurs assauts sur le camp, chaque fois suivant le même modèle brutal : bombardements massifs, démolitions de maisons et déplacements de civils. Chaque fois, elle prétendait avoir démantelé la résistance, pour revenir plusieurs mois plus tard pour une autre opération de « nettoyage ».
À l’automne, l’armée israélienne a lancé une campagne massive de frappes aériennes qui a dévasté Jabalia. Environ 90 % des bâtiments seraient détruits. Pourtant, la résistance a persisté, lançant des opérations ayant entraîné des pertes militaires israéliennes significatives.
Un échec prévisible
L’assaut en cours sur Jenin utilise le même manuel raté pour « démanteler » la résistance par la destruction. Plus de 45 Palestiniens ont été tués, dont la petite Laila al-Khatib, âgée de deux ans, 20 000 personnes ont été déplacées, des blocs entiers ont été démolis, un hôpital a été assiégé, et la ville a été coupée du reste de la Cisjordanie.
La destruction totale n’a pas fonctionné à Jenin auparavant, et cela n’a pas fonctionné à Gaza, alors pourquoi Israël pense-t-il que cela fonctionnerait maintenant ? Cette stratégie militaire met en lumière l’aveuglement fondamental d’Israël. Elle voit la résistance comme quelque chose de tangible – des combattants à éliminer, des tunnels à détruire, des leaders à assassiner, des armes à saisir.
Une résistance ancrée dans l’histoire
Mais dans les camps de réfugiés palestiniens, la résistance coule à travers les générations comme le sang à travers les veines. Elle vit dans les histoires transmises, dans l’insistance obstinée sur la dignité assiégée, dans la détermination à reconstruire ce qui a été détruit.
L’histoire a déjà écrit ce récit. À Jenin, à Jabalia, dans chaque camp de réfugiés à travers la Palestine, des générations ont transformé des espaces de refuge temporaire en monuments permanents à une idée qui ne peut être tuée. À chaque invasion, à chaque démolition, à chaque tentative de briser la volonté de ces communautés, la détermination ne fait que se renforcer.
Conclusion de la résistance
Elle vit dans le pas déterminé d’un enfant marchant vers l’école à travers des points de contrôle, dans le sourire défiant d’un aîné reconstruisant encore une fois son foyer, et dans le refus collectif d’accepter le déplacement comme destin.
C’est pourquoi la Gazafication de Jenin échouera. Vous pouvez tuer des révolutionnaires, mais vous ne pouvez pas tuer la révolution. Vous ne pouvez pas bombarder une idée en soumission. Vous ne pouvez pas tuer la volonté d’être libre.