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Dans son épisode diffusé le 24 octobre 2025, le programme satirique « Al-Shabaka » poursuit son ton à la fois acerbe et provocateur, mêlant sketches comiques et séquences plus graves.
Le fil conducteur reste la dérision des réalités politiques et sociales du Moyen-Orient, avec des scènes qui oscillent entre humour noir et critique directe.
Ouverture : promesses non tenues
L’épisode s’ouvre sur une saynète centrée sur les promesses rompues dans le monde arabe.
Des employés discutent à voix basse derrière leur directeur, ridiculisant ses engagements non tenus.
L’un des personnages conclut, sur un ton ironique, que « seul le travail des sionistes se réalise », une réplique destinée à souligner l’amertume face aux promesses vaines.
Ce premier sketch installe le registre satirique de l’émission : la critique sociale passe par l’exagération et la dérision.
Le ton sert à la fois à faire rire et à faire réfléchir sur les relais d’autorité et la désillusion populaire.
Visée sur Benjamin Netanyahou et la CPI
Le programme ironise ensuite sur la candidature annoncée de Benjamin Netanyahou au poste de premier ministre, tout en rappelant qu’il fait l’objet de mandats d’arrêt internationaux.
Les présentateurs se moquent de ses déclarations et suggèrent, avec cynisme, qu’il a « encore beaucoup d’idées » en matière de massacres et de nettoyage ethnique.
La satire s’approfondit autour du refus de la Cour pénale internationale d’annuler les mandats d’arrêt le visant et ceux d’anciens hauts responsables.
Les animateurs caricaturent le paradoxe : s’il ne reconnaît pas la Cour, pourquoi interjeter appel, ironisent-ils, en jouant sur l’absurdité des postures politiques.
Mahmoud Abbas : médaille et ironie
Un autre passage se consacre à la remise d’une distinction littéraire et de recherche à Mahmoud Abbas par l’Union des écrivains africains.
La scénette se veut espiègle : un présentateur ironise en disant que lorsque l’esprit est « au repos » et que l’on a du temps libre, on devient créatif.
La remarque vise, sur un ton sarcastique, l’absence d’engagement visible d’Abbas sur certaines questions pressantes auxquelles le peuple palestinien est confronté.
L’émission use de cette pique pour juxtaposer reconnaissance formelle et critique politique.
La drogue chez l’occupant : un sketch sur l’addiction
Le point culminant de l’épisode est un long sketch autour d’une institution fictive de lutte contre la drogue en Israël.
La parodie présente un responsable qui, au lieu de combattre l’addiction, propose de la « coordonner », illustrant une vision satirique de la normalisation du phénomène.
Parmi les répliques marquantes figure la mention ironique d’un taux de « 16% » de personnes dépendantes, présenté comme insuffisant selon le personnage.
L’objectif prétendu de l’institution, dans la parodie, est de « créer une génération qui ne ressent pas la douleur », même en cas d’amputations.
Le sketch met en lumière, sous forme outrée, les conséquences psychologiques et sociales pour des soldats de retour de Gaza :
- incontinence involontaire ;
- suicides ;
- désertion du service militaire ;
- addiction collective et troubles post-traumatiques.
Sur un ton moqueur, un des présentateurs conclut : « Après tout ça, ils parlent d’une armée invincible — voulais-tu dire un cerveau invincible ? »
Ce passage illustre la façon dont la satire politique explore des sujets lourds en filigrane, tout en restant dans un registre comique noir propre à la satire politique Moyen-Orient.
Sketch sur la formation de milices en Libye
L’émission enchaîne avec une saynète qui tourne en dérision la création d’un « armée populaire » en Libye.
Des chefs se disputent de manière chaotique le nom, le logo et le manifeste fondateur, révélant l’improvisation et la confusion qui peuvent entourer la formation de groupes armés.
La scène souligne, par l’absurde, la fragilité des processus de légitimation et la tendance à l’improvisation dans certains contextes politiques.
Le ton reste moqueur mais pointe une réalité inquiétante : la personnalisation et le bricolage politique autour des forces armées non institutionnelles.
Clôture sobre : l’affaire Hind Rajab
Fidèle à son habitude, le programme conclut sur une séquence sérieuse consacrée à la fillette victime Hind Rajab, morte après onze jours de siège et d’étouffement sous les décombres.
Les présentateurs renvoient à une enquête approfondie intitulée « Les poursuivis : qui a tué Hind Rajab ? » et à un film documentaire intitulé « Aghmidi ‘Aynayk Ya Hind » (« Ferme les yeux, Hind »).
Cette dernière partie contraste avec la tonalité satirique dominante et rappelle le poids humain des affrontements couverts par l’émission.
Elle montre également la capacité du programme à mêler humour et gravité pour traiter des réalités tragiques de la région.