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Face à un contexte géopolitique tendu, la Suède accélère son réarmement en augmentant significativement son budget défense. Cette décision s’inscrit dans une stratégie visant à renforcer la sécurité nationale et à assumer pleinement ses engagements au sein de l’OTAN.
Une hausse importante du budget militaire
Le gouvernement suédois a annoncé un renforcement massif de ses dépenses militaires, avec une augmentation de 1,2 milliard d’euros dès cette année. Cette somme correspond à environ 11 500 millions de couronnes suédoises. Sur la décennie à venir, la Suède prévoit d’investir environ 28 milliards d’euros dans ses capacités de défense, témoignant d’un engagement sans précédent depuis la fin de la Guerre froide.
Dans le cadre de cette nouvelle orientation, le Premier ministre Ulf Kristersson a souligné que la Suède cherche à porter ses dépenses militaires à 3,5 % du PIB d’ici 2030, soit un effort supérieur à l’objectif initial de 2,6 % prévu pour 2026. En outre, un supplément de 1,5 % du PIB sera consacré aux mesures liées à la défense civile, incluant notamment l’aide à l’Ukraine.
Contexte historique et enjeux géopolitiques
Après une réduction drastique de ses dépenses militaires dans les années 1990, la Suède a amorcé un tournant à partir de 2014, avec l’annexion de la Crimée par la Russie. Ce changement s’est accéléré suite à l’invasion russe de l’Ukraine, poussant Stockholm à rejoindre l’OTAN et à revoir radicalement sa politique de défense.
La ministre des Finances, Elisabeth Svantesson, a justifié cette réorientation par la multiplication des risques actuels, insistant sur la nécessité d’investir dans l’armement et les infrastructures pour soutenir la croissance économique et renforcer la sécurité nationale. Selon elle, la situation financière solide de la Suède — avec une dette publique autour de 31 % du PIB, bien en dessous de la moyenne européenne de 88 % — permet de financer ces efforts sans mettre en péril l’économie du pays.
Une stratégie ambitieuse pour l’avenir
Au-delà de l’augmentation budgétaire, la Suède prévoit également de développer une nouvelle flotte de réacteurs nucléaires afin de soutenir ses besoins énergétiques dans le cadre de sa stratégie de défense. Le principal axe demeure cependant le renforcement militaire, avec un objectif de 3,5 % du PIB consacré à la défense d’ici 2030.
Le dernier paquet d’aide militaire à l’Ukraine porte l’engagement total de la Suède à plus de 70 milliards d’euros, témoignant de la volonté de Stockholm de jouer un rôle actif face aux tensions européennes.
Sur le plan financier, le Premier ministre Kristersson a annoncé que le gouvernement empruntera près de 30 milliards d’euros (300 milliards de couronnes suédoises) d’ici 2035 pour financer ce réarmement massif, le plus important depuis la Guerre froide. Il a insisté sur le fait que ne pas agir aujourd’hui exposerait les générations futures à des risques majeurs.
Réactivité et défis temporels
Conscient des délais nécessaires à la mise en place effective des nouvelles capacités militaires, Kristersson a souligné l’importance d’une réaction rapide, en prenant pour exemple la lenteur initiale des réactions européennes face au conflit ukrainien. Il estime toutefois que la situation actuelle pousse à accélérer les efforts, en particulier dans un contexte mondial marqué par une forte instabilité économique et géopolitique.
La stabilité économique de la Suède est renforcée par la solidité de la couronne suédoise, qui reste la devise la plus forte parmi les principales monnaies mondiales depuis le début de l’année, selon l’indice G10 de l’agence Bloomberg. Le Premier ministre interprète cela comme un signe de confiance en la capacité du pays à traverser cette période d’incertitude.