Table of Contents
La Turquie fait face à une crise financière majeure alors que la Lira continue de chuter, atteignant des niveaux alarmants par rapport au dollar américain. Des mesures drastiques ont été mises en place pour stabiliser le marché financier turc, suite à une crise politique déclenchée par l’arrestation d’un rival du président Erdogan.
Des mesures urgentes pour contrer le crash boursier
La Bourse d’Istanbul a pris des mesures exceptionnelles pour tenter de contenir le crash. La semaine dernière, la Commission des valeurs mobilières a imposé un moratoire sur les ventes à découvert, une pratique où les investisseurs parient sur la baisse des prix des actions. Parallèlement, des restrictions sur les rachats d’actions et les exigences de capital ont été assouplies, permettant aux entreprises de soutenir leurs propres cours boursiers. En outre, la Banque centrale a injecté une somme record de près de 12 milliards d’euros pour tenter de freiner la chute de la Lira.
Contexte politique et impact sur le marché
La crise financière a été exacerbée par l’arrestation d’Ekrem Imamoglu, le maire d’Istanbul et principal opposant à Recep Tayyip Erdogan. Imamoglu a été arrêté quelques jours avant de devenir le candidat de son parti pour les prochaines élections présidentielles. Son arrestation a été interprétée comme étant motivée politiquement et a entraîné des manifestations massives, les plus importantes en Turquie depuis une décennie, ainsi qu’une forte agitation sur les marchés financiers.
Le vendredi précédent, l’indice boursier d’Istanbul a chuté de près de 8 %, provoquant même des interruptions dans le trading en raison des pertes massives. Depuis l’arrestation, le marché a perdu environ 16 % de sa valeur, et malgré une légère reprise, l’indice demeure 15 % en dessous de son niveau pré-crise.
Conséquences sur la dette et la confiance des investisseurs
Les investisseurs ont également fui les obligations d’État turques, ce qui a entraîné une forte hausse des rendements. Les rendements des obligations à 10 ans ont grimpé de quatre points de pourcentage, atteignant presque 31 %, tandis que ceux des obligations d’État allemandes sont actuellement à 2,76 %.
Au plus fort de la crise, la Lira a chuté de 11 % pour atteindre un creux historique, avec un taux de 42 dollars pour une Lira. Grâce à l’intervention de la Banque centrale, le taux s’est stabilisé autour de 38 dollars. La Banque a également décidé d’augmenter le taux d’intérêt des prêts à court terme de 2 points de pourcentage, atteignant 46 %, et a acheté de grandes quantités de Lira sur le marché des changes pour endiguer la chute.
Réactions et perspectives
Un banquier turc a déclaré que la Banque centrale avait temporairement « perdu le contrôle » sur le marché des changes, laissant une « cicatrice » sur la confiance des investisseurs. Les analystes avertissent que, bien que les mesures prises aient calmé temporairement les marchés, les inquiétudes fondamentales des investisseurs persistent.