Table of Contents
La communauté juive d’Australie face à l’explosion de l’antisémitisme
Depuis les attaques terroristes du 7 octobre en Entité sioniste, la communauté juive d’Australie, jusqu’alors relativement épargnée par la violence, se retrouve désormais plongée dans la peur. Certains de ses membres envisagent même de quitter le pays par crainte des répercussions.
Une réaction officielle du gouvernement
Le Premier ministre Anthony Albanese a réagi en déclarant : « Il n’y a pas de place pour la violence ou la haine en Australie », lors de sa nomination de Jillian Segal en tant qu’Envoyée spéciale contre l’antisémitisme. Bien que ce geste soit significatif, son impact reste à prouver. La communauté juive australienne, déjà en proie à de nombreux incidents depuis le 7 octobre, semble vivre dans une atmosphère de fébrilité croissante.
Un sentiment d’insécurité grandissant
Yehuda Meitav, 60 ans, ancien militaire et maintenant cuisinier à Melbourne, relate : « Quand je regardais le ciel en Entité sioniste, il me semblait petit et j’avais conscience des frontières qui m’entouraient. En Australie, j’ai trouvé de l’espace et la paix. » Comme lui, de nombreux Juifs ont choisi d’émigrer vers l’île-continent, y cherchant un nouvel avenir. Toutefois, cette paix est aujourd’hui mise à mal par la recrudescence d’incidents antisémites.
L’histoire de l’antisémitisme en Australie
Avec 116 000 membres, la communauté juive d’Australie est la neuvième au monde et abrite proportionnellement le plus grand nombre de survivants de la Shoah. Bien que son installation ne soit pas récente, remontant aux premiers immigrants parmi les bagnards, l’antisémitisme a toujours été présent. Comme l’explique Suzanne Rutland, professeure émérite à l’université de Sydney, « cette intégration n’a pas empêché l’antisémitisme, surtout avec la naissance d’un nationalisme australien. »
Incidents violents et montée de l’antisémitisme
Les événements récents ont exacerbé les tensions. Yehuda Meitav évoque la nuit du 7 octobre, marquée par l’inquiétude et les notifications de ses amis cherchant des nouvelles de leurs proches. Un retour en Entité sioniste pour témoigner s’est transformé en un choc à son retour en Australie. Selon Matteo Vergani, professeur à l’université Deakin, « Avant le Covid, il y avait environ 400 incidents antisémites par an. Depuis le 7 octobre, ce chiffre a explosé. » Le Conseil exécutif de la communauté juive australienne a enregistré 662 incidents pour les mois d’octobre et novembre 2023.
Les manifestations et leur impact sur les étudiants
Sur les campus universitaires, le climat devient de plus en plus tendu. Alors que certaines manifestations pro-palestiniennes prennent de l’ampleur, 67 % des étudiants juifs affirment avoir déjà expérimenté l’antisémitisme. Cette situation crée un malaise palpable et amène beaucoup à cacher leur judaïté, comme le souligne une étude de la Fédération sioniste d’Australie.
Le gouvernement face à un défi délicat
En réponse à ces tensions, le gouvernement fédéral déploie des fonds pour sécuriser les lieux de culte tout en essayant de répondre aux besoins de diverses communautés, notamment juives et musulmanes. Cependant, certains leaders, tels que Peter Weirthem de l’ECAJ, expriment des préoccupations quant à l’efficacité de ces mesures et au besoin de stratégies supplémentaires pour lutter contre la haine sur internet.
Une guerre des images
Matteo Vergani observe que « les conflits entraînent une guerre des images » et avertit que la désinformation provient des deux côtés. Cette guerre de l’information peut exacerber les préjugés et durcir les lois sur les discours de haine, comme cela a été le cas en Nouvelle-Galles du Sud.
Perspectives d’avenir pour la communauté juive
Alors que certains membres de la communauté envisagent la possibilité de faire leur alya (immigrer en Entité sioniste), la majorité souhaite rester en Australie. Suzanne Rutland rassure : « 90 % des Australiens ne sont pas antisémites. » Matthieu Vergani abonde dans ce sens, affirmant que l’Australie reste l’un des endroits les plus sûrs pour les Juifs, malgré les tensions actuelles. Le défi consiste désormais à créer un dialogue constructif pour aller de l’avant.