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La lutte pour les droits des femmes en Afghanistan et en Iran soulève des problématiques fondamentales liées à l’oppression et aux violences systémiques. Une notion émerge dans ce contexte : l’« apartheid de genre », qui témoigne des souffrances vécues par les femmes dans leur quotidien.
Origine de la notion d’apartheid de genre
Avant d’être conceptualisée par des juristes, l’expression « apartheid de genre » a été forgée par les femmes elles-mêmes, confrontées quotidiennement à la banalité des violences qu’elles subissent. Chirinne Ardakani, avocate franco-iranienne, déclare : *« C’est une notion vivante »*, illustrant ainsi l’importance de cette expression dans la prise de conscience collective.
Le terme « apartheid », qui signifie « séparation » en afrikaans, a été utilisé pour la première fois dans un contexte féministe après l’arrivée des talibans à Kaboul en 1996. Ce régime a rapidement restreint les droits des femmes, incitant les militantes à dénoncer cette oppression sous forme d’apartheid de genre.
Une expression qui s’est répandue
En 1999, Sima Wali, une réfugiée afghane et défenseure des droits des femmes, a été l’une des premières à utiliser cette expression pour désigner les atteintes aux droits des femmes en Afghanistan. À partir de 2021, lorsque les talibans reprennent le pouvoir, les restrictions envers les femmes deviennent de plus en plus sévères. Les femmes sont alors exclues de la vie publique et soumises à des règles drastiques, allant jusqu’à les forcer à vivre cloîtrées.
Un écho en Iran
En 2022, le mouvement de révolte *Femme, vie, liberté*, déclenché par la mort de Mahsa Amini, a vu l’adoption de cette notion au sein des organisations iraniennes de défense des droits des femmes. Depuis 2023, le collectif End Gender Apartheid s’est mobilisé pour faire reconnaître l’apartheid de genre comme un crime contre l’humanité, à l’instar de l’apartheid ethnique. Cette campagne est soutenue par des figures éminentes telles que Shirin Ebadi et Narges Mohammadi, deux Prix Nobel de la paix.
Narges Mohammadi a récemment pris la parole lors d’une visioconférence, appelant les parlementaires français à soutenir cette cause, soulignant la nécessité de reconnaissance internationale de cette forme d’apartheid.