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L’auteur de « Opposition de l’Etranger » Kamel Daoud en lice pour Goncourt
La première sélection des romans en compétition pour le prestigieux prix Goncourt a été dévoilée mardi dernier, incluant 16 œuvres littéraires. Parmi elles, on trouve le roman « Houris » de l’écrivain algérien Kamel Daoud, ainsi que « حصن الدموع » (Le Fort des Larmes) de l’auteur marocain Abdallah Tai.
Kamel Daoud a suscité un grand intérêt cette année, particulièrement après avoir été proche de remporter le prix Goncourt en 2014 avec son roman « Meursault, contre-enquête », qui traite d’une réflexion profonde sur la colonisation et les enjeux identitaires en Algérie.
Une sélection prometteuse
Selon l’Académie Goncourt, cette sélection est la première d’une série, avec une seconde liste de 8 romans qui sera annoncée le 1er octobre. Les 4 finalistes seront révélés le 22 octobre, tandis que la cérémonie de remise du prix se tiendra le 4 novembre au restaurant « Drouant » à Paris.
Parmi les autres écrivains notables en lice, on trouve Gaël Fay, qui présente son deuxième roman, après le succès de « Petit pays ». Une surprise cette année est la nomination de l’écrivain de romans policiers Olivier Norek, qui se penche sur la guerre russo-finlandaise de 1940. De plus, un livre atypique signé par Thoma Clerc transporte les lecteurs dans un voyage à travers le nord de Paris.
« Meursault, contre-enquête » : Une réflexion sur l’autre histoire
Le roman de Kamel Daoud est inspiré de « L’Étranger » d’Albert Camus, où le protagoniste tue un Algérien désigné seulement comme « l’arabe ». Alors que Camus présente ce récit du point de vue de Meursault, Daoud choisit de donner la parole à l’autre côté, en racontant l’histoire du frère de la victime, Haroun. Ce choix d’approche soulève des questions cruciales sur le colonialisme et les enjeux sociaux contemporains en Algérie.
Initialement publié en 2013 en Algérie, puis en 2014 en France, « Meursault, contre-enquête » a provoqué un vif débat en Algérie en raison de son affrontement avec les tabous liés à l’identité algérienne dans son essence arabo-islamique.
Le questionnement d’une identité algérienne
Dans un précédent entretien, Kamel Daoud a expliqué son désir d’explorer des sujets souvent ignorés dans la littérature sur Camus. Il s’interroge sur l’absence de récits concernant « l’arabe » tué, malgré l’immense reconnaissance des œuvres de Camus. Daoud souligne que sa création ne se veut pas une simple réponse à Camus, mais plutôt une exploration des réalités algériennes contemporaines sous un prisme différent.
Il affirme que son livre est une réflexion sur des questions existentielles qui le touchent personnellement, abordant des thèmes tels que la mort, la liberté et la violence. Ce roman, selon lui, se devait d’être écrit pour donner une voix à l’histoire algérienne et proposer un contrepoint à la vision traditionnelle véhiculée par Camus.