Table of Contents
Le gouvernement américain a récemment proposé des mesures radicales concernant Google, visant à réduire son influence dans le secteur de l’intelligence artificielle (IA) et à lutter contre les pratiques anticoncurrentielles.
Propositions du gouvernement américain
La semaine dernière, le département d’État américain de la Justice a soumis une série de propositions dans le cadre d’une affaire contre Google pour pratiques anticoncurrentielles. Un juge fédéral a statué que Google détenait un monopole illégal sur le marché des moteurs de recherche en ligne. Parmi les demandes formulées, le gouvernement souhaite que Google se sépare de son navigateur Chrome et empêche l’entreprise de conclure des contrats de distribution de plusieurs milliards de dollars, comme celui qu’elle a établi avec Apple.
L’avenir de Google en matière d’IA remis en question
Au-delà des exigences de vente et de restrictions contractuelles, le gouvernement américain a inclus des dispositions susceptibles d’impact sur les projets futurs de Google en IA. Le département d’État a proposé que Google cède toutes ses participations dans des entreprises d’IA susceptibles de concurrencer ses activités de recherche dans un délai de six mois suivant un jugement définitif. De plus, il serait interdit à Google d’acquérir ou de s’associer à des sociétés d’IA rivales.
Un des investissements potentiellement concerné est celui de Google dans Anthropic, une entreprise d’IA fondée par d’anciens membres d’OpenAI, valorisée à environ 40 milliards d’euros. Google a investi deux milliards d’euros dans cette société après qu’Amazon a annoncé un accord de quatre milliards d’euros avec elle. Les régulateurs britanniques ont récemment donné leur feu vert à cet investissement sans enquête approfondie.
Les implications pour le secteur de l’IA
Anthropic est le créateur de Claude, un modèle de langage similaire au modèle Gemini de Google, intégré au moteur de recherche de Google. Bien que Claude ne soit pas présenté comme un produit de recherche, il constitue une menace pour le moteur de recherche de Google. D’autres startups comme Perplexity, soutenue par Nvidia et Jeff Bezos, cherchent également à rivaliser avec Google dans ce domaine.
Le département d’État propose également que Google permette aux éditeurs de contenu, y compris ceux de YouTube, de refuser que leur contenu soit utilisé pour entraîner des modèles d’IA. De plus, Google s’engagerait à ne pas exercer de représailles contre ceux qui choisissent de limiter l’utilisation de leur contenu.
Le point de vue du gouvernement américain
Selon John Kwoka, professeur d’économie à la Northeastern University, le gouvernement cherche à éviter qu’une technologie aussi novatrice que l’IA ne soit dominée par de grandes entreprises. Il souligne que cette initiative est une réponse à la nécessité de réguler de nouvelles technologies pour empêcher la monopolisation.
Toutefois, certains experts, comme George Hay de la Cornell Law School, critiquent ces propositions, les jugeant excessives et peu réalistes.
La réaction de Google
Google a choisi de ne pas commenter ces propositions. Kent Walker, directeur juridique de Google, a qualifié les mesures de « proposition extrême » qui pourraient freiner l’innovation dans l’IA, un secteur clé pour l’entreprise.
Bien que ces propositions concernent principalement l’IA liée à la recherche, Google a également investi dans d’autres entreprises d’IA, notamment Runway, qui développe des technologies pour générer des vidéos, et Tools For Humanity, qui produit des outils d’authentification d’IA. L’impact des nouvelles réglementations sur ces investissements reste incertain.
Le cadre légal autour de Google
Le litige sur le monopole de Google est basé sur des allégations d’abus de position dominante, notamment à travers des accords facilitant son moteur de recherche par défaut sur les appareils Apple. Google maintient que sa popularité est due à la qualité de ses services et à la liberté laissée aux utilisateurs de modifier leurs paramètres de recherche.
Alors que le procès continue, les experts s’interrogent sur l’impact des restrictions potentielles sur la compétitivité de Google face à d’autres nations, notamment la Chine.
Google, un pionnier de l’IA
Google est reconnu comme un leader dans le domaine de l’IA, ayant initié plusieurs projets majeurs, notamment le laboratoire Google Brain en 2011 et l’acquisition de DeepMind en 2014. Malgré ses avancées, Google a été surpris par le succès de ChatGPT d’OpenAI, qui a suscité une forte réaction sur le marché de l’IA.
OpenAI a bénéficié d’un partenariat stratégique avec Microsoft, consolidant la position de cette dernière sur le marché. Les nouvelles propositions pourraient empêcher Google de former des partenariats similaires, mais des experts estiment que l’entreprise continuera à innover, même si elle est contrainte par ces nouvelles règles.