Table of Contents
Le crapaud commun est en déclin au Royaume‑Uni, et les chercheurs appellent à des mesures de conservation urgentes après une étude montrant une chute marquée des effectifs ; la situation soulève des questions sur l’état de la biodiversité terrestre britannique et européenne.
Crapaud commun : déclin et conservation au Royaume‑Uni
Ils font partie de l’imaginaire naturel britannique, inspirant mythes, contes et au moins un personnage célèbre de littérature enfantine. Pourtant, le nombre de crapauds qui sautillent dans les prairies, forêts et jardins britanniques a presque été divisé par deux en une génération. « Vast numbers of toads are being lost every year, » a déclaré Silviu Petrovan, chercheur principal à l’université de Cambridge et auteur principal de l’étude qui alerte sur la raréfaction du crapaud commun.
Données de terrain et méthode des « toad patrols »
L’analyse repose sur des relevés réalisés par des bénévoles participant aux « toad patrols », qui recueillent et comptent les crapauds, les grenouilles et parfois les tritons pendant les migrations de reproduction du printemps. Ces opérations de terrain couvrent typiquement la période de mars à avril et consistent à enregistrer les individus du début à la fin de la migration locale.
Les auteurs ont privilégié l’estimation des tendances à long terme plutôt que l’identification définitive des causes, mais ils rapportent des déclins marqués documentés par ces relevés systématiques.
Principaux résultats chiffrés
Entre 1985 et 2021, les populations de crapauds observées par les toad patrols ont chuté de 41 %. Les données issues d’un recensement comparable en Suisse montrent une baisse d’environ un tiers depuis 1973. Ces chiffres illustrent une érosion significative des effectifs sur plusieurs décennies dans deux pays européens.
L’étude met l’accent sur le caractère structurel et persistant du déclin, et non sur des fluctuations annuelles isolées, soulignant ainsi l’importance du suivi à long terme pour détecter et comprendre ces tendances.
Causes possibles évoquées par les chercheurs
Les auteurs évoquent plusieurs facteurs susceptibles d’expliquer la diminution des populations : le trafic routier, la disparition des mares, l’urbanisation croissante et le déclin des insectes et autres invertébrés dont se nourrit le crapaud (coléoptères, lombrics, limaces). Ils considèrent que le trafic routier est probablement un moteur majeur de cette perte d’individus.
La note littéraire de l’étude rappelle qu’en 1908, lorsque Kenneth Grahame publiait The Wind in the Willows et que Mr Toad célébrant l’automobile faisait rire les lecteurs, il était loin d’imaginer que des décennies plus tard des millions de véhicules parcourraient les routes d’Angleterre en écrasant ses congénères un à un.
Quotations et appel au renforcement du suivi
Silviu Petrovan insiste sur l’urgence et l’ampleur du phénomène : « The base-level population is much lower than it was even in the 1980s – and the decline is ongoing, confirming that we need to urgently act to protect this much-loved and once-common species before it’s too late, » Petrovan said. Il ajoute ensuite : « The situation toads are facing in Britain probably reflects what’s happening both in the wider rural landscape in Britain but also in Europe, too, and thanks to our partners in Switzerland we now understand how toads are faring overseas. »
Enfin, Petrovan souligne le rôle du suivi à long terme : « Long-term monitoring of any species is crucial to its recovery, and together I hope we can build on our findings by increasing monitoring across more of the toad’s range in Europe in order to fully understand the wider situation the species is facing and how we can collectively help to conserve them. »
L’étude met ainsi en avant la nécessité d’étendre les programmes de comptage et de surveillance sur une plus grande partie de l’aire de répartition afin de mieux comprendre l’ampleur du phénomène et d’étayer des mesures de conservation coordonnées.