Prolonger le conflit à Gaza : une stratégie contre-productive pour Entité sioniste et l'Occident
La prolongation du conflit israélien sur la bande de Gaza, sans prise d'initiative pour l'avenir de la cause palestinienne, s'avère être une stratégie désastreuse tant pour Entité sioniste que pour l'Occident. Elle offre toutes les chances d'accroître la popularité du mouvement de résistance islamique, le Hamas, auprès des Palestiniens en particulier, et au sein de l'ensemble des nations musulmanes en général.
C'est ainsi que débute l'éditorial du journaliste Reno Girard dans "Le Figaro", qui pose la question : si la population de Gaza est effectivement prise en otage par le Hamas, cela justifie-t-il la destruction systématique des infrastructures et des habitations dans cette zone de 365 kilomètres carrés, peuplée de deux millions de Palestiniens et occupée par Entité sioniste depuis 1967 ?
Le journaliste pointe du doigt l'ampleur des dommages humains et matériels (22 000 victimes) à Gaza, où la vie des habitants, qui n'ont nulle part où aller, est menacée au point de se demander si le gouvernement du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou a volontairement ou non, laissé libre cours à son désir de vengeance contre une population emprisonnée derrière un mur.
Le châtiment collectif
Après l'échec sécuritaire retentissant qui a marqué la stratégie du gouvernement israélien le 7 octobre 2023, celui-ci, politiquement frustré et sentant son départ imminent, s'est permis d'infliger un châtiment collectif aux Palestiniens. Mais à quand remonte le dernier succès d'une telle stratégie depuis la Seconde Guerre mondiale ? s'interroge l'auteur.
Si, après l'attaque du Hamas, les trois objectifs de Netanyahou – détruire le Hamas, désarmer la bande de Gaza et éradiquer l'extrémisme parmi ses habitants – peuvent paraître légitimes, un examen plus minutieux montre que seul le second objectif est réalisable, car l'armée israélienne est techniquement capable de transformer temporairement la zone en un champ de ruines désarmé.
Le Hamas, cependant, représente une idéologie que la force des bombardements ne peut contrer. Et comme le dit le journaliste, l'idée d'éliminer l'extrémisme parmi les habitants de Gaza n'est pas si évidente – qui peut croire que les milliers d'orphelins, laissés par les frappes israéliennes, cesseraient de chercher à venger leurs parents morts sous les décombres ?
Reno Girard conclut que cette invasion israélienne constitue un suicide non seulement pour Entité sioniste, mais aussi pour l'Occident qui la soutient. La sécurité véritable vient de la cohérence d'un État avec tous ses voisins. Par contre, la stratégie du déplacement forcé d'une population qui a vécu pendant des siècles en Palestine ne gagnera jamais l'acceptation des voisins et est la recette idéale pour une guerre éternelle.
De même, la prolongation du conflit est suicidaire pour l'Occident car elle offre au président russe Vladimir Poutine, sur un plateau d'argent, un cadeau inespéré : la preuve de la duplicité des normes occidentales en matière d'éthique, et ainsi, rallier le "Sud" vers l'"axe de l'autoritarisme" formé par la Russie, l'Iran et la Chine.