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Le leader de secte au Kenya Paul Mackenzie jugé pour homicide involontaire

by Chia

Le leader de secte au Kenya Paul Mackenzie jugé pour homicide involontaire

Le leader d’une secte kenyane, Paul Mackenzie, a débuté son procès pour homicide involontaire concernant les décès de plus de 400 de ses adeptes, un des pires drames liés aux cultes dans le monde. À la tête de l’Église Good News International, Mackenzie fait face à des accusations de meurtre, de torture d’enfants et de « terrorisme », après la découverte en avril dernier de centaines de corps de ses adeptes morts de faim sur ses instructions.

En janvier, Mackenzie a plaidé non coupable à plusieurs chefs d’accusation d’homicide involontaire. Cependant, les procureurs ont indiqué que les affaires seront jugées selon une loi kenyane relative aux pactes de suicide.

Lundi, le soi-disant pasteur a comparu devant un tribunal de première instance dans la ville portuaire de Mombasa, accompagné de plus de 90 autres suspects, selon les procureurs et les fonctionnaires judiciaires.

Stefanie Dekker, correspondante d’Al Jazeera à Mombasa, a rapporté que Mackenzie semblait frêle et plus maigre que d’habitude, mais « se présentait toujours comme étant aux commandes pour ses adeptes ». Elle a ajouté, « Il est à la tête de toutes ces accusations dans une affaire qui soulève également des questions sur la responsabilité des pasteurs auto-proclamés et des guérisseurs dans un pays profondément religieux. »

Le procureur Alexander Jami Yamina a déclaré à l’agence de presse AFP qu' »il n’y a jamais eu de cas d’homicide involontaire comme celui-ci au Kenya » et qu’il pensait que l’affaire serait « très unique ».

Des témoins clés et une enquête approfondie

Avec une audience programmée pour se dérouler pendant quatre jours jusqu’à jeudi, au moins 420 témoins ont été préparés par les procureurs. Certains témoins présenteront également des témoignages à huis clos.

Les suspects, constitués de 55 hommes et 40 femmes, ont été jugés le mois dernier pour des accusations de “terrorisme” liées au massacre de Shakahola et font également face à des cas distincts de meurtre, de torture d’enfants et de cruauté concernant les décès survenus entre 2020 et 2023.

En mars de cette année, les autorités ont commencé à restituer certains corps de victimes à des proches en détresse après des mois de travail minutieux pour les identifier par ADN. Jusqu’à présent, 34 corps ont été retournés.

L’examen du cadre réglementaire sur les cultes

Parallèlement, cette affaire macabre a conduit le gouvernement du Kenya à souligner la nécessité d’un meilleur contrôle des dénominations marginales. Des rapports distincts du Sénat du Kenya et d’un organisme de surveillance des droits humains financé par l’État ont également mentionné que les autorités auraient pu prévenir ces décès.

Pour l’heure, le président William Ruto a institué une commission pour enquêter sur ces morts et réexaminer les régulations régissant les organisations religieuses. La commission a présenté son rapport le mois dernier, recommandant un modèle hybride d’auto-régulation et de supervision gouvernementale.

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