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Le monde en guerre : tensions ignorées par l’Occident
Le monde est devenu plus dangereux, un sentiment que beaucoup ressentent ces jours-ci. Mais cette conclusion est-elle vraiment justifiée ? C’est la question posée par l’écrivain Simon Tisdall dans son article approfondi publié dans le Guardian britannique, où il examine les foyers de conflits brûlants, tels que les tensions entre la Chine et Taïwan, ainsi qu’entre l’Iran, les États-Unis et Israël, qu’il estime nécessiter une attention accrue.
Les conflits sous-estimés
Alors que certains conflits, comme les guerres entre Israël et la Palestine, ou entre la Russie et l’Ukraine, reçoivent à juste titre une couverture médiatique importante, l’auteur les considère comme des cas exceptionnels. La plupart des conflits – qu’il s’agisse des guerres et invasions au Soudan et en République démocratique du Congo, des violations des droits de l’homme en Afghanistan et au Tibet, des guerres de gangs en Haïti et en Colombie, de la famine au Yémen et en Somalie, ou de la répression politique au Nicaragua, en Biélorussie et en Serbie – ne bénéficient pas de la couverture médiatique nécessaire, sont oubliés ou ignorés.
Focus sur certains conflits
Voici un aperçu de certains de ces conflits et guerres :
- République Démocratique du Congo – Rwanda : Le conflit de longue date le long de la frontière orientale de la République Démocratique du Congo a refait surface lorsque le mouvement rebelle M23 a pris le contrôle de Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu. Le président rwandais Paul Kagame nie les accusations de l’ONU selon lesquelles il aurait armé le mouvement rebelle.
- Myanmar : L’année dernière, la résistance armée contre le régime militaire qui a renversé le gouvernement élu de Aung San Suu Kyi a augmenté. Les généraux de l’armée ont recours à des tactiques de « terre brûlée », incluant des frappes aériennes aléatoires contre des civils de la minorité musulmane rohingya.
- Haïti : Depuis l’assassinat de Jovenel Moïse en 2021, Haïti a plongé dans le chaos, contrôlée par des gangs armés qui prospèrent sur la violence et l’extorsion.
- Éthiopie et Somalie : Le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed est confronté à des conflits internes, notamment une campagne militaire dévastatrice contre la région du Tigré, et des tensions avec la Somalie.
- Iran : Le régime iranien fait face à des défis extérieurs, dont un affrontement direct avec Israël, ainsi que des troubles internes, exacerbés par la corruption et la répression.
- Syrie – Turquie : La sécurité en Syrie reste précaire avec des vengeances et des conflits entre les forces kurdes et les groupes soutenus par la Turquie.
- Soudan : La crise sécuritaire et humanitaire au Soudan est souvent qualifiée de guerre « oubliée ». L’auteur souligne que cette situation est en fait « ignorée » depuis le début du chaos en 2023.
- Afghanistan et Pakistan : Tisdall évoque le retrait des États-Unis et la montée des Taliban, mettant en avant l’instabilité croissante de l’Afghanistan et du Pakistan voisin.
- Yémen : Souvent qualifié de pire état d’urgence humanitaire au monde, le Yémen voit son attention mondiale tourner vers le Hamas après l’attaque du 7 octobre 2023, détournant l’œil de sa crise interne.
- Mexique et États-Unis : Tisdall affirme que les politiques militaristes de l’ancien président Donald Trump à la frontière avec le Mexique aggravent les problèmes déjà existants.
Les implications globales des tensions
Ces conflits, souvent négligés par l’Occident, soulignent des réalités complexes qui menacent la sécurité mondiale. La couverture médiatique limitée de ces crises pourrait mener à une ignorance dangereuse des enjeux en jeu, tant pour les pays touchés que pour la communauté internationale.