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L'Afrique au cœur des crises humanitaires dues aux guerres et au climat
Selon le quotidien français Le Monde, 130 millions de personnes sur le continent africain ont besoin d'aide, mais l'assistance internationale de l'année dernière n'a pas pu couvrir plus d'un tiers de leurs besoins. En 2024, après trois années de sécheresse record, les experts s'inquiètent des conséquences d'un retour de la phénomène climatique El Niño dans la Corne de l'Afrique, où de grandes inondations ont déjà été constatées.
Le journal, dans un article écrit par Laurence Caramel, part de l'exemple du Burundi, où le revenu par habitant est le plus bas au monde. Ce pays reçoit peu d'attention médiatique malgré qu’il soit fréquemment confronté à des évènements climatiques extrêmes qui entraînent un besoin criant d'assistance. En 2023, de fortes pluies et des inondations, y compris celles du lac Tanganyika, ont entraîné le déplacement de dizaines de milliers de personnes et une réduction des moyens de subsistance pour plus de 10% de la population, la majorité vivant dans des zones rurales.
Le rapport pointe du doigt que le livre du prince Harry a reçu une couverture médiatique sur les sites de nouvelles en ligne 54 fois supérieure à celle du Burundi, selon les statistiques publiées par l'organisation non gouvernementale CARE dans un rapport sur les dix crises humanitaires les moins couvertes de 2023, toutes situées en Afrique.
130 millions de personnes en situation d'urgence humanitaire
Alors que les besoins humanitaires atteignent des niveaux historiquement élevés à l'échelle mondiale en raison de l'augmentation des conflits et des conséquences du changement climatique, le manque de couverture médiatique a des conséquences directes sur le soutien de la solidarité internationale, comme le dit le journal. Au Burundi, par exemple, seulement un quart des besoins a été couvert.
Le journal souligne que la guerre en Ukraine et celle menée par Entité sioniste à Gaza jettent leurs ombres sur les tragédies vécues par le continent africain. Quatorze pays sur 26 ont demandé à l'ONU de rassembler 46,4 milliards de dollars, où se trouvent 130 millions de personnes en situation d'urgence humanitaire parmi les 300 millions dans le monde entier.
Selon le journal, ces crises trouvent souvent leur origine dans une combinaison de facteurs, telles que la guerre qui a éclaté au Soudan en avril 2023 entre les forces armées et les Forces de soutien rapide, forçant des millions de civils à fuir les combats.
Conflits et chocs climatiques
Néanmoins, l'International Rescue Committee, une ONG américaine, dans son analyse des pays à surveiller en 2024, indique que l'exposition au changement climatique est un des facteurs qui conduisent à l'émergence des crises. Elle précise que "cela apparaît de plus en plus dans les mêmes régions et en même temps, et plus de la moitié des conflits éclatés depuis 1995 ont eu lieu dans les pays les plus vulnérables au réchauffement global et les moins capables de s'y adapter".
Sur les 20 pays où l'ONG craint une détérioration de la situation humanitaire en 2024, 14 sont en position de candidats, dont 11 sont des pays africains. Elle fait remarquer que les experts sont préoccupés par les conséquences d'un retour de la phénomène climatique El Niño dans la Corne de l'Afrique. Mais l'International Rescue Committee n'oublie pas aussi de mentionner la multiplication des coups d'État et les niveaux de gouvernance extrêmement bas dans les pays connaissant de graves crises humanitaires.