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Depuis son élection en mars 2013, le pape François incarne une figure singulière au sein de l’Église catholique, marquant son pontificat par une quête constante de réforme et d’engagement envers les plus démunis. Premier souverain pontife originaire d’Amérique latine, il s’est présenté d’emblée comme « évêque de Rome », choisissant une vie simple, loin du faste habituel, en résidant dans la modeste demeure de Sainte-Marthe plutôt que dans les appartements pontificaux traditionnels. À ses pieds, il a troqué les souliers écarlates symboles de la royauté pontificale pour de robustes chaussures noires, reflet de son style humble et proche des fidèles.
Des réformes marquées par des avancées et des résistances
Le pape argentin avait dès le départ annoncé son souhait de transformation. Son élection s’est accompagnée d’un discours vibrant, court mais percutant, appelant à décentrer une Église « devenue sa propre référence ». Cette volonté de changement s’est traduite notamment par la réforme de la Curie romaine, qui a ouvert la possibilité pour les laïcs, hommes et femmes, de diriger désormais certains dicastères. François a aussi abordé des sujets tabous, comme l’acceptation des personnes homosexuelles ou des couples non mariés, avec une ouverture inédite pour un pontife.
Face aux scandales d’abus sexuels massifs ayant frappé l’Église, il a reconnu le caractère systémique de ces violences. Pourtant, certaines questions restent en suspens, en particulier celle de la place des femmes, qui n’a pas connu de progrès significatif malgré la tenue de plusieurs synodes destinés à recueillir la parole des fidèles sur le terrain. Par ailleurs, le pape a été critiqué pour son refus d’accéder aux demandes des victimes d’abus sexuels.
Cette période a été marquée par des secousses, mais pas de révolution profonde, en grande partie à cause de la résistance tenace du clergé. La transformation d’une institution millénaire comme le Vatican ne pouvait se faire en une douzaine d’années.
Un engagement prioritaire envers les pauvres et les exclus
Si la réforme institutionnelle a rencontré des limites, le pape François a placé son combat au service des plus démunis, des marginalisés et des oubliés. Dès sa première visite pontificale en 2013, il s’est rendu sur l’île de Lampedusa, point d’entrée tragique de nombreux migrants en Méditerranée, exhortant le monde à ne pas détourner le regard face aux naufrages.
En choisissant son nom en hommage à saint François d’Assise, symbole de pauvreté et d’humilité, il a voulu incarné la voix des pauvres, à l’image de Jean-Paul II qui fut celle des opprimés du communisme. Ce positionnement l’a amené à prononcer des discours aux accents parfois politiques, comme illustré dans sa dernière homélie pascale.
Contrairement à son illustre prédécesseur, le pape François n’a toutefois pas observé de progrès global dans la lutte contre la misère et l’exclusion. Depuis son élection, le monde a vu s’élever de nouveaux murs, figurant davantage la division sociale et économique. En 2013, l’optimisme régnait encore, porté notamment par les espoirs suscités par la présidence de Barack Obama aux États-Unis. Aujourd’hui, les populations défendues par François se retrouvent souvent en opposition aux puissances établies.
Un dernier appel à l’humanité
Dans son homélie finale, le pape a lancé une exhortation solennelle : « Que le principe d’humanité ne soit jamais abandonné, car il est la clé de voûte de notre action quotidienne. » Ce message fort traduit son ultime souhait de voir le monde renouer avec la compassion et la solidarité.
Ce plaidoyer pour l’humanité résonne particulièrement alors que François a rencontré en audience privée le vice-président américain J. D. Vance, à qui il a pu rappeler cette valeur fondamentale. Face aux défis contemporains, ce rappel d’humanisme demeure un point d’appui essentiel.