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Ken Murphy, directeur général de Tesco, a perçu près de 29 millions d’euros en moins de cinq ans à la tête du plus grand supermarché britannique, malgré la crise du coût de la vie qui frappe le Royaume-Uni. En 2024, son salaire s’élève à environ 10,5 millions d’euros, après une légère baisse par rapport à l’année précédente.
Une rémunération élevée au cœur d’une période économique difficile
En 2023/24, Ken Murphy a touché plus de 11,6 millions d’euros, avant que son salaire ne diminue de 10 % en 2024/25, passant à environ 10,5 millions d’euros. Cette baisse est liée à une diminution des primes et des revenus provenant de son plan d’actions de performance. Malgré cela, son salaire reste 373 fois supérieur à celui d’un employé moyen de Tesco au Royaume-Uni.
Interrogé sur sa rémunération lors de l’assemblée annuelle des actionnaires en juin 2023, le PDG a reconnu : « J’accepte que je sois bien payé. Ma rémunération est fixée par le conseil d’administration, délégué par les actionnaires. Plus des deux tiers sont variables et liés à l’atteinte d’objectifs financiers à long terme. »
Les bénéfices annuels de Tesco ont dépassé 3 milliards d’euros, et le groupe a su s’imposer face à ses concurrents malgré un contexte économique tendu.
Parcours professionnel et formation de Ken Murphy
Né à Cork en Irlande, Ken Murphy a débuté dans le commerce dès l’âge de 15 ans dans la boutique de son père. Passionné de voile et de rugby à l’université, il est diplômé en commerce de l’Université College Cork avant de poursuivre ses études à la Harvard Business School.
Avant de rejoindre Tesco en octobre 2020, il a mené une carrière réussie chez Boots, où il a occupé de nombreux postes exécutifs. Il a notamment été directeur commercial et président des marques mondiales chez Walgreens Boots Alliance, avant de devenir vice-président exécutif, rapportant directement au PDG Stefano Pessina.
Il a quitté Walgreens en 2018 pour revenir au Royaume-Uni et a succédé à Dave Lewis à la tête de Tesco en 2019.

Rémunération de Ken Murphy chez Tesco depuis 2020
- 2024/25 : environ 10,5 millions d’euros
- 2023/24 : environ 11,7 millions d’euros
- 2022/23 : près de 5 millions d’euros
- 2021/22 : environ 5,3 millions d’euros
- 2020/21 : près de 1,1 million d’euros
Total cumulé : environ 34,8 millions d’euros depuis son arrivée chez Tesco.
Pressions sur le marché et stratégies de réduction des coûts
Face à une intensification de la concurrence dans la grande distribution au Royaume-Uni, Ken Murphy a récemment annoncé un plan de réduction des coûts de 570 millions d’euros. Cette stratégie fait suite à une guerre des prix déclenchée notamment par Asda, qui a promis des baisses historiques.
Tesco prévoit une baisse de ses bénéfices pouvant atteindre 460 millions d’euros en 2024/25, avec un profit opérationnel ajusté attendu entre 3,1 et 3,4 milliards d’euros, contre 3,6 milliards d’euros l’année précédente.
Cette pression financière s’explique aussi par une hausse des cotisations sociales patronales au Royaume-Uni, que Tesco cherche à compenser en réduisant ses coûts fixes.
Concernant les suppressions d’emplois, le PDG a déclaré que, bien que rien ne soit exclu, l’entreprise a « un bon historique de gestion » en la matière. Début 2024, Tesco a annoncé la suppression de 460 postes dans les magasins et au siège, pour simplifier son organisation.

Performances commerciales et investissements dans le personnel
Malgré les défis, Tesco a enregistré une hausse de 3,5 % de son chiffre d’affaires en 2023, atteignant 74,5 milliards d’euros. Sa part de marché au Royaume-Uni a progressé à 28,3 %, un record depuis 2016, selon l’enseigne. Toutefois, les analyses externes évaluent cette part à 27,8 %.
Pour soutenir ses employés, Tesco a investi dans une augmentation salariale de 5,2 % pour son personnel britannique, faisant passer le salaire horaire à environ 14,20 € fin août 2024. Le groupe s’est aussi engagé dans des initiatives pour améliorer le bien-être de ses collaborateurs, comme des services de consultation médicale virtuelle et des remises employées.
Alison Platt, présidente du comité de rémunération, a souligné que la politique salariale reflète la complexité de gérer une entreprise de cette envergure et reste alignée sur celle des autres sociétés du FTSE 50. Elle a insisté sur l’importance d’un « package de rémunération équitable et compétitif » pour tous les salariés.