Le PS a dévoilé ce week-end son budget alternatif en réponse au plan budgétaire du Premier ministre François Bayrou. Présenté lors des universités d’été, ce projet vise à démontrer qu’il existe une autre voie pour réduire le déficit tout en protégeant les services publics et le pouvoir d’achat. Le PS affirme qu’il s’agit d’une économie et d’un plan de relance axé sur les plus riches et les grandes fortunes, avec des mesures comme la taxe Zucman et le retour à l’âge de départ à 62 ans.
Au Blois, le PS présente son budget alternatif et ses chiffres clés
Le plan prévoit de réduire le déficit de 21,7 milliards d’euros en 2026, environ deux fois moins que les 44 milliards proposés par le Premier ministre François Bayrou, avec 14 milliards d’économies sans mettre à contribution les travailleurs et les services publics, et 26,9 milliards de recettes nouvelles pesant d’abord sur les grandes fortunes.
19,2 milliards seraient consacrés à l’investissement, au soutien au pouvoir d’achat et au financement de la suspension immédiate de la réforme des retraites, le PS promettant à nouveau le retour de l’âge de départ à 62 ans contre 64 aujourd’hui.
La CSG serait abaissée pour les salaires jusqu’à 1,4 Smic, compensée par la création d’une taxe de 2% sur les patrimoines de plus de 100 millions d’euros, inspirée par l’économiste Gabriel Zucman et censée rapporter 15 milliards d’euros.
«La bonne nouvelle dans cette période, en cette nuit, c’est qu’un autre chemin existe pour répondre à l’urgence», a déclaré le président du groupe PS à l’Assemblée, Boris Vallaud, en présentant les grandes lignes de ce projet, qui s’écarte des propositions du Nouveau Front populaire lors des législatives de l’été 2024. «Ce n’est pas Bayrou ou l’apocalypse, dès demain ce sera son projet ou le nôtre», a-t-il ajouté.
Olivier Faure a également évoqué une orientation vers une « autre manière de gouverner » et a promis l’engagement de ne pas utiliser le 49-3, afin de favoriser des compromis texte par texte, selon ses propos lors de la présentation.
Réactions et contexte politique après la présentation
Plusieurs figures de l’opposition ont réagi, appelant à l’unité tout en restant prudents. Le leader de Place publique Raphaël Glucksmann a déclaré: «Il faut un gouvernement de gauche, mais personne n’a de majorité donc il faut faire preuve d’humilité», et a ajouté: «mais s’il ne peut pas y avoir de capacité à faire émerger un budget, il y aura une dissolution».
Jean-Luc Mélenchon a prévenu: «le but, c’est qu’il s’en aille et qu’on ait une élection présidentielle anticipée».
Le président du Rassemblement national Jordan Bardella a lui aussi appelé à un retour aux urnes, affirmant qu’«on ne peut pas tenir deux ans comme cela» et que Emmanuel Macron pourrait être «contraint» à une nouvelle dissolution en raison des blocages.
Enfin, François Bayrou a été l’objet d’encouragements du chef de l’État qui a jugé que trouver un compromis n’était pas insurmontable, tandis que les écologistes, les ex‑Insoumis et Générations appellent à une union similaire à celle du Nouveau Front populaire de 2024, avec les Insoumis comme partenaires.