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Sans les célèbres vachettes, l’émission « Intervilles » fait son grand retour ce jeudi soir sur France 2. Le premier duel oppose Beauvais (Oise) à Coulanges-lès-Nevers (Nièvre).
Un défi pour valoriser les territoires
Jusqu’au dernier moment, la vidéo de présentation est restée un secret bien gardé. Une poignée d’élus était dans la confidence, mais peu de personnes étaient au courant. Dorothée Rulence, directrice adjointe chargée de l’événementiel à la mairie de Beauvais, explique : « C’est un défi de faire entrer en une minute et trente secondes tous les atouts d’un territoire. Mais je crois qu’on a réussi à le faire. J’espère que les téléspectateurs auront envie de venir chez nous. »
Le retour de l’émission culte
Après douze ans d’absence, le jeu « Intervilles » revient à la télévision. Les clips promotionnels des villes participantes seront diffusés entre les épreuves. La préfecture de l’Oise, qui inaugure cette nouvelle saison, a pris soin de soigner chaque image de son mini-film pour montrer la ville sous son meilleur jour, la présentant comme « dynamique, attractive, où il fait bon vivre ». En somme, une ville qui n’est pas uniquement un aéroport.
Soixante-trois ans après sa création par le général de Gaulle, cette émission emblématique reste une « incroyable vitrine ». Un membre de l’entourage du maire de Beauvais souligne : « Le temps d’une soirée, vous allez toucher plusieurs millions de personnes, qui pourraient avoir envie de faire du tourisme dans votre région, voire de s’y installer pour travailler. » La mairie a investi 145 000 euros dans ce projet, un montant jugé « bien investi » au regard du budget annuel de 100 millions d’euros.
Les attentes des villes participantes
Coulanges-lès-Nevers, qui sera en compétition jeudi soir, se réjouit également de cette opportunité. Johan Boulet, responsable événementiel de la commune de 4 000 habitants, déclare : « En termes d’exposition, c’est extra. Franchement, qui savait nous placer sur une carte jusque-là ? Pas grand monde. ‘Intervilles’ permet à des régions comme la nôtre d’exister, au moins le temps d’une soirée. » Le budget de 27 000 euros alloué à cette participation est en grande partie financé par des partenaires privés.
Un héritage qui perdure
Des villes comme Beauvais, Dax, Port-Barcarès, Mont-de-Marsan, Le Cannet et Vannes évoquent toutes l’atmosphère festive de « Intervilles ». Dans les années 1980 et 1990, le programme attirait jusqu’à neuf millions de téléspectateurs.
Philippe Crombez, responsable du milieu associatif à la mairie de Saint-Amand-les-Eaux, partage une anecdote amusante : « Un jour, en vacances, j’ai rencontré un habitant qui, en apprenant d’où je venais, a immédiatement pensé à ‘Intervilles’. » La ville a une histoire riche avec sept participations, la première datant de 1962.
« J’avais 7 ans en 1962, lors de la toute première édition. Je me revois encore devant ma télé en noir et blanc à regarder la tour de Saint-Amand. »
Saint-Amand-les-Eaux et son palmarès
Pour sa huitième participation le 17 juillet, Saint-Amand-les-Eaux part avec l’étiquette de champion sortant. Le bouclier est exposé dans l’Historial de la ville, voisin des pièces marquantes de son histoire industrielle. Françoise Ricco, la documentaliste du musée, souligne l’intérêt suscité par cette collection : « Notre collection ‘Intervilles’ fait beaucoup réagir les visiteurs, c’est un sujet de conversation qui crée des liens. »
L’émission a même droit à son propre espace, une avenue de 500 mètres, ainsi qu’un bar nommé « L’Interville » sur la grand-place. La légende raconte que le café a été rebaptisé en l’honneur des présentateurs qui y passaient beaucoup de temps.
Un événement fédérateur
Aimer « Intervilles » semble être une condition sine qua non pour devenir maire de Saint-Amand-les-Eaux. Georges Donnez, ancien édile, a lui-même participé en tant que candidat. Son successeur, Alain Bocquet, a accueilli l’émission à trois reprises. Le 17 juillet, Fabien Roussel, le nouveau maire, sera là : « Mon agenda est déjà bloqué ce soir-là. ‘Intervilles’, ce sont nos JO à nous, c’est sérieux. »
Franck Pia, le maire de Beauvais, sera également dans les tribunes, où il pourrait prendre la parole en direct. Un membre de son entourage confie : « ‘Intervilles’ à la maison, ce n’est que du positif. Même sans en faire un argument politique, c’est bon pour son image auprès de la population. »