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Le rôle du ‘Guerre de l’Est’ dans le destin de la Syrie

by Sara
Le rôle du 'Guerre de l'Est' dans le destin de la Syrie
Syrie, France

Le rôle du ‘Guerre de l’Est’ dans le destin de la Syrie

Durant la Première Guerre mondiale, la France et la Grande-Bretagne ont décidé de diviser l’héritage de l’Empire Ottoman au Moyen-Orient. Le Royaume-Uni a pris possession de l’Irak, de la Palestine et de la Transjordanie, tandis que la France a pris le contrôle de la Syrie, du Liban et de la Cilicie (sud de la Turquie).

Création de l’Armée du Levant

Pour cette raison, la France a établi ce qu’on a appelé l’« Armée du Levant », qui regroupait les forces militaires françaises envoyées en Syrie après la Première Guerre mondiale. Ce corps a été fondé en 1919 après la signature des accords Sykes-Picot (1916) et la défaite ottomane.

Les autorités françaises savaient que la majorité sunnite en Syrie serait hostile à leurs ambitions, ce qui les a poussées à diviser le pays en cinq petits États, tout en maintenant l’Armée du Levant afin de préserver leurs intérêts coloniaux.

Le mandat français et la résistance

Selon l’historien Stephen Hamsley Longrigg dans son livre « Histoire de la Syrie et du Liban sous mandat français », le Conseil des Alliés a officiellement accordé le mandat sur la Syrie et le Liban à la France lors de la conférence de San Remo en avril 1920.

Le général Henri Gouraud, représentant français au Liban, a alors donné un ultimatum au roi Fayçal, exigeant des conditions draconiennes, y compris la dissolution de l’armée arabe, et l’acceptation inconditionnelle du mandat français.

Réactions à l’occupation

Cette exigence a suscité une vaste colère parmi la population syrienne, considérée comme une trahison. Le ministre de la Guerre, Youssef al-Azmeh, a insisté pour résister aux forces françaises, ce qui a conduit à la bataille de Maysalun, où il a trouvé la mort.

Après la prise de Damas, l’administration française a compris que la Syrie était un foyer de résistance depuis l’époque des croisades, et a décidé de diviser le pays selon des lignes sectaires pour affaiblir cet esprit de résistance.

Politique de division

Le colonel Georges Catrou, chef des renseignements sous le mandat français, a déclaré : « Nous avons divisé la Syrie en tenant compte des caractéristiques sectaires et non de l’unité naturelle et géographique du pays. »

Ce nouveau découpage a donné naissance à un État à Damas, un à Alep, un pour les Druzes, un pour les Alaouites, et un grand Liban. L’objectif de cette politique de fragmentation était de réduire l’esprit national et d’encourager les rivalités entre ces entités.

Exploitation des minorités

La France a également utilisé sa force militaire pour maintenir son autorité, en envoyant de nombreux généraux en réponse aux révoltes qui ont éclaté entre 1920 et 1927, entraînant la mort de plus de 5 000 soldats français.

L’Armée du Levant est devenue le pilier des forces de défense pour l’administration française, composée de nombreux régiments, y compris des troupes locales de différentes minorités.

Formation d’un corps militaire sectaire

La France a recruté massivement parmi les minorités syriennes et libanaises, notamment les Alaouites et les Druzes, créant ainsi des divisions dans l’armée. Les Sunnites, représentant environ 80 % de la population, étaient largement exclus des forces spéciales.

Entre 1926 et 1939, l’Armée du Levant comptait entre 10 000 et 12 000 soldats locaux, essentiellement des Alaouites, ce qui a eu des répercussions profondes sur la structure militaire et politique de la Syrie après l’indépendance.

Conséquences à long terme

La politique d’exclusion a conduit à de nombreux coups d’État militaires après l’indépendance, contribuant à la domination des Alaouites dans la politique syrienne pendant plus d’un demi-siècle. Ce choix stratégique des autorités françaises a façonné le destin de la Syrie moderne.

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