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Le Royaume-Uni bannit la ‘flotte fantôme’ russe pour protéger ses câbles sous-marins

by Sara
Le Royaume-Uni bannit la 'flotte fantôme' russe pour protéger ses câbles sous-marins
Royaume-Uni, Russie

Le Royaume-Uni a annoncé l’interdiction de la « flotte fantôme » russe dans ses eaux afin de protéger ses câbles sous-marins, a déclaré Sir Keir Starmer. Cette décision intervient dans un contexte de craintes croissantes concernant l’utilisation par Vladimir Poutine de navires mercantiles privés, orchestrés par ses proches, pour des missions de reconnaissance voire de sabotage.

Une mesure contre la menace russe et le trafic illégal

Cette interdiction s’inscrit dans le cadre du plus vaste paquet de sanctions jamais imposé contre le Kremlin. Elle vise également à empêcher les pétroliers de contrebande transportant du pétrole russe en violation de l’embargo. Moscou a déjà été accusé de sabotage sur des gazoducs en mer du Nord en 2022 et dans la mer Baltique en 2023. Le gouvernement britannique affirme que les navires de cette flotte fantôme sont connus pour endommager des infrastructures cruciales.

Un porte-parole du Premier ministre a indiqué que des mesures seront prises contre une centaine de navires ayant transporté pour environ 20 milliards d’euros de marchandises depuis le début de l’année dernière. Lors d’une réunion à Oslo avec la Joint Expeditionary Force, Sir Keir Starmer s’est engagé à « détruire » cette flotte fantôme et à « priver la machine de guerre de Poutine de ses revenus pétroliers ».

Cette stratégie devrait impliquer la menace d’interventions par la Royal Navy, notamment en envisageant de saisir des navires suspects, souvent décrits comme « vétustes et dangereux », et leur interdiction d’accoster dans les ports britanniques.

Une vulnérabilité majeure des câbles sous-marins

Un comité parlementaire a publié des preuves démontrant la vulnérabilité des câbles téléphoniques et internet, ciblés par des navires utilisant des mini-submarins pour y accéder. Selon la société de renseignement Windward AI, une forte augmentation des activités de navires à haut risque a été relevée, passant de 512 incidents en 2020 à 1 000 en 2024.

Beaucoup de ces navires sont soutenus par l’État russe, opérant sous couvert d’engins de recherche, de chalutiers ou de navires de service. Les inquiétudes concernant un possible sabotage russe ont augmenté depuis que le navire espion Yantar a été détecté en train de cartographier les infrastructures sous-marines critiques du Royaume-Uni en mer du Nord.

Par ailleurs, des craintes similaires se sont élevées à propos d’actes de sabotage chinois suite à plusieurs incidents autour de Taïwan.

RFA Proteus patrouillant près du navire russe Yantar

Crédit image : Ministère britannique de la Défense (MOD), 22 janvier 2025 – Le RFA Proteus de la Royal Navy patrouillant près du navire russe Yantar en novembre 2024

Un réseau sous-marin vital à protéger

Le secrétaire à la Défense, John Healey, a qualifié les coupures récentes comme « un nouvel exemple de l’agression croissante russe ». Il a averti Vladimir Poutine : « Nous vous voyons, nous savons ce que vous faites, et nous ne reculerons pas devant des actions robustes pour protéger notre pays. »

Le Royaume-Uni dépend d’un vaste réseau d’infrastructures énergétiques et de communication sous-marines, incluant gazoducs, câbles électriques et hubs offshore. Les autorités sont profondément préoccupées par la possibilité d’attaques qui pourraient plonger le pays dans le chaos et perturber des services essentiels tels que le NHS.

Un comité parlementaire chargé de la stratégie de sécurité nationale a d’ailleurs lancé une enquête sur la capacité du Royaume-Uni à défendre ses infrastructures sous-marines contre de telles menaces.

Des navires russes spécialisés dans l’espionnage sous-marin

La Russie, leader mondial en technologies sous-marines, envoie régulièrement des « navires de recherche » dans les eaux britanniques et de l’Atlantique Nord. Selon le parlement russe, ces navires sont équipés pour le suivi en eaux profondes ainsi que pour se connecter à des câbles de communication ultra-secrets.

Certains navires, comme le célèbre Yantar, repoussé par la Royal Navy dans la mer d’Irlande, peuvent déployer des véhicules sous-marins autonomes (UUV) et des mini-submarins capables d’atteindre des câbles internet ou des pipelines jusqu’à six kilomètres de profondeur.

Des sources militaires et gouvernementales ont aussi révélé que des superyachts appartenant à des oligarques russes pourraient être impliqués dans des opérations sous-marines suspectes. Ces navires disposent de « moon pools », des ouvertures protégées dans la coque permettant de déployer des équipements de plongée en eaux profondes, ainsi que de mini-submarins et véhicules submersibles. Ceci leur permet de paraître inoffensifs en surface tout en menant des opérations sous-marines secrètes.

Une mobilisation internationale pour sécuriser les câbles

En janvier, l’OTAN a déployé une flotte de dix navires en mer Baltique pour protéger les câbles sous-marins essentiels à l’Europe. Ces navires ont patrouillé autour des pipelines et des câbles de données pour surveiller toute activité suspecte et dissuader toute tentative de sabotage, surtout après une série de perturbations dans cette région.

En février, la police suédoise et finlandaise a enquêté sur un sabotage présumé d’un câble de télécommunications sous-marin en mer Baltique. La garde côtière suédoise a même déployé un navire sur le site des dommages. L’opérateur finlandais Cinia a confirmé que son câble C-Lion1 reliant la Finlande à l’Allemagne avait subi des dommages, bien que le trafic de données ait continué.

Ce câble avait déjà été endommagé à deux reprises en novembre et décembre 2024. De plus, le jour de Noël 2024, le câble électrique sous-marin Estlink 2 reliant Finlande et Estonie a été saboté, tout comme quatre lignes de télécommunications.

La Finlande a saisi le pétrolier Eagle S, immatriculé aux Îles Cook, soupçonné d’avoir provoqué des dommages en traînant son ancre. Ce navire faisait partie d’une « flotte fantôme » détournant les sanctions sur le pétrole russe.

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source:https://www.dailymail.co.uk/news/article-14697591/Kier-Starmer-destroy-Putin-fleet-UK-waters-Russia-internet-blackout.html?ns_mchannel=rss&ns_campaign=1490&ito=1490

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