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Le Royaume-Uni s’apprête à légaliser l’aide à mourir : étape décisive au Parlement

by charles
Royaume-Uni: une loi historique sur l'aide à mourir franchit une étape clé
Royaume-Uni

Le Royaume-Uni en passe de légaliser l’aide à mourir : une étape historique adoptée par le Parlement

Le Parlement britannique a récemment franchi une étape cruciale en adoptant, à une majorité serrée, une proposition de loi visant à légaliser l’aide à mourir pour les adultes en phase terminale. Après un vote crucial à la Chambre des communes, cette mesure doit encore être examinée par la Chambre des lords avant une éventuelle mise en application.

Le texte, adopté avec 314 voix pour et 291 contre, représente une avancée significative dans la législation sur la fin de vie. Il autorise désormais l’aide à mourir pour les personnes dont l’espérance de vie est inférieure à six mois et qui sont capables de prendre elles-mêmes la substance provoquant leur décès. Ce vote, salué par de nombreux partisans, marque un changement attendu par une majorité des citoyens britanniques, selon un sondage YouGov où 73 % des répondants se disaient favorables à cette mesure.

Un débat passionné autour du droit à l’autonomie

Devant le Parlement, la députée travailliste Kim Leadbeater, à l’origine de cette proposition, a souligné que ce vote envoyait un message clair : celui que chacun doit avoir le droit de faire ses propres choix en fin de vie. « Je pense qu’il est important que chacun ait le droit de faire ses propres choix », a-t-elle insisté lors du débat. Plusieurs témoignages de citoyens comme David Walker, 82 ans, ont illustré l’émotion autour de cette décision : celui-ci, ému, a déclaré être « tellement heureux » de l’issue du vote, évoquant le cas de sa femme gravement malade.

Ce vote intervient dans un contexte où, actuellement, l’aide médicale à mourir est interdite en Angleterre, au Pays de Galles et en Irlande du Nord, avec des sanctions allant jusqu’à 14 ans de prison. La législation soulève néanmoins des préoccupations concernant la protection des personnes vulnérables, certains opposants craignant une facilité pour le suicide assisté, notamment ceux qui choisissent volontairement d’arrêter de se nourrir. La députée Martha Owens a exprimé cette inquiétude, revendiquant plutôt l’accent sur une fin de vie digne jusqu’au dernier moment.

Les enjeux et perspectives d’une réforme en cours

Ce texte modifie également certaines modalités, notamment en confiant la décision finale à un collège d’experts plutôt que d’en faire le ressort d’un juge de la Haute Cour, ce qui a été critiqué par l’opposition. Le processus d’entrée en vigueur pourrait prendre jusqu’à quatre ans, une période durant laquelle les projections gouvernementales estiment que le nombre de suicides assistés pourrait atteindre 4 500 à terme, une hausse progressive étant anticipée.

Manifestation devant le Parlement britannique pour le droit à l'aide à mourir

En lien avec ce sujet, l’Écosse a déjà avancé en adoptant une loi en première lecture pour dépénaliser le suicide assisté, et l’île de Man a été la première région britannique à légiférer sur une forme d’aide à mourir en mai dernier.

Les positions politiques au sein du gouvernement sont partagées : si le Premier ministre Keir Starmer a voté en faveur, plusieurs élus ont exprimé leurs réserves, notamment sur la protection des populations vulnérables. La mise en œuvre de cette législation pourrait transformer profondément le paysage des soins en fin de vie sur l’île, offrant un choix supplémentaire à ceux qui y sont éligibles, tout en soulevant des questions éthiques encore débattues.

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