Table of Contents
Le gouvernement sénégalais a signé un accord de paix la semaine dernière avec des rebelles séparatistes de Casamance, dans une tentative de mettre fin à l’un des conflits armés les plus anciens d’Afrique de l’Ouest, qui a débuté en 1982.
Un accord historique
L’accord a été signé par Ousmane Sonko, un leader de l’opposition devenu Premier ministre sénégalais l’année dernière, et des représentants du Mouvement des Forces Démocratiques de Casamance lors de pourparlers organisés par le voisin de la Guinée-Bissau. Cette initiative donne de l’espoir à de nombreux habitants quant à une résolution du conflit qui a durement frappé la région.
Contexte du conflit
Casamance, une région située au sud du Sénégal, abrite environ 2,1 millions d’habitants et est partiellement isolée du reste du pays par la Gambie. Cette séparation géographique a souvent conduit à un sentiment d’abandon économique parmi les populations locales. La mort en 2007 du leader du mouvement séparatiste, Augustin Diamacoune Senghor, a entraîné une fragmentation du groupe en plusieurs factions.
Les termes de l’accord
Le nouvel accord propose une amnistie et un chemin vers la réintégration sociale pour les rebelles qui acceptent de rendre leurs armes. Cependant, des experts en sécurité ont noté que l’accord n’inclut pas une faction dure dirigée par Salif Sadio, dont les bases ont été détruites par l’armée sénégalaise en 2022.
Les défis à venir
Un autre leader rebelle, César Atoute Badiate, qui a été condamné à la réclusion à perpétuité, pourrait également s’opposer à l’accord. Sa localisation reste inconnue, et son influence pourrait compliquer la mise en œuvre de la paix. Les précédents accords n’ont pas réussi à mettre fin aux hostilités, et il est probable que tout nouvel engagement d’amnistie de Sonko doive être validé par le système judiciaire sénégalais.
Impact potentiel sur la région
Les habitants de Casamance espèrent une augmentation des investissements dans la région, surtout avec Sonko originaire de cette zone. Le conflit a déplacé 60 000 personnes et causé la mort de près de 5 000 individus, alimenté par des taux élevés de chômage, une éducation insuffisante et des niveaux de pauvreté comparativement plus élevés que dans le reste du Sénégal. La guerre a également été financée par l’exploitation illégale du bois de rose, dont une grande partie est exportée en Chine.
Un avenir incertain
La durabilité de cet accord de paix dépendra largement des engagements futurs du gouvernement sénégalais en matière de réduction de la pauvreté dans la région de Casamance. Les espoirs sont grands, mais la route vers la paix reste semée d’embûches.