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La page judiciaire se tourne pour les victimes de celui que l’on a surnommé « le tueur de DRH ». La Cour de Cassation a rejeté le pourvoi de Gabriel Fortin, mettant ainsi fin aux espoirs d’un nouveau procès. « Un début de soulagement » espère Mathieu Caclin, le mari d’une des trois femmes assassinées.
Une décision définitive
Il n’y aura pas de troisième procès pour Gabriel Fortin, « le tueur de DRH ». La Cour de Cassation a rejeté ce mercredi son pourvoi. La peine prononcée lors du procès d’appel devient donc définitive. La peine maximale est de réclusion criminelle à perpétuité avec une période de sûreté de 22 ans pour avoir assassiné trois femmes et tenté d’assassiner un homme entre l’Alsace et la Drôme-Ardèche fin janvier 2021.
Les émotions des proches des victimes
Mathieu Caclin espère un « début du soulagement ». Sa femme, Géraldine, responsable des Ressources Humaines chez Faun à Guilherand-Granges, a été tuée par balles dans un bureau de l’entreprise par Gabriel Fortin il y a plus de 4 ans. C’est par les médias que Mathieu Caclin a appris qu’il n’y aurait pas de nouveau procès : « Sur le coup, je n’ai eu aucune réaction. C’était comme si le temps s’était arrêté. C’est seulement en fin de journée que j’ai commencé à craquer… à pleurer. On a plein de choses qui remontent… toutes nos émotions qui remontent en nous et qui nous submergent, fort. C’est la fin d’une étape, et, je l’espère, le début du soulagement. On se dit que, maintenant, on devrait pouvoir s’apaiser. Je ne pense pas que ça va se faire du jour au lendemain, ça va se faire petit à petit. »
Il a également souligné qu’il n’est pas en colère contre la justice, se sentant apaisé par le jugement rendu : « On a répondu par un acte juste à un acte injuste. »
Le poids du processus judiciaire
Mathieu Caclin était plutôt confiant sur le rejet du pourvoi par la Cour de Cassation, mais c’était une décision attendue. Les proches des victimes ne voulaient pas vivre l’épreuve d’une nouvelle audience, surtout après l’attitude de Gabriel Fortin en appel, qui n’avait même pas assisté à l’audience. Il a exprimé sa frustration face au pouvoir qu’il avait sur les victimes et leur entourage : « Il usait de toutes les voies de recours possibles, et nous, on ne fait que subir, on n’a aucunement la main. »
Un chemin vers le deuil
Ce processus judiciaire aide à avancer dans le deuil, mais d’une manière limitée. « Le procès a permis d’éclairer la personnalité atypique de cet homme, de comprendre les positions des experts psychiatres sur la notion de discernement », a déclaré Mathieu Caclin. Il reste cependant conscient que le deuil ne se fait pas complètement et que la justice, bien qu’apportant une forme de réconfort, ne libère pas de la douleur.
Mathieu Caclin, père de deux enfants, a une pensée pour tous les enfants des victimes. « J’espère que ce point final leur permettra d’avoir foi dans la société. »