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Le petit village d’Oseja de Sajambre, situé au cœur du Parc National des Picos de Europa en Espagne, a réussi à rester totalement autonome lors du récent blackout qui a paralysé l’ensemble de la péninsule Ibérique. Cette autonomie électrique villageoise est rendue possible grâce à un système innovant dit « en île », qui permet au village de fonctionner indépendamment du réseau électrique national.
Un blackout ignoré grâce à l’autosuffisance
La majorité des habitants d’Oseja de Sajambre n’ont pas ressenti la coupure d’électricité, à l’exception notable de ceux qui regardaient la télévision au moment du blackout. Le maire du village, Antonio Jaime Mendoza, a expliqué dans une interview que le système d’alimentation électrique s’est automatiquement mis en mode « île » dès que le réseau national a été touché. En moins de trente minutes, la commune a retrouvé une autonomie complète en électricité.
Un contexte montagneux avec des défis électriques récurrents
La situation géographique d’Oseja de Sajambre, en haute montagne, a toujours posé des problèmes d’approvisionnement électrique, notamment lors des hivers rigoureux avec neige, vents violents et tempêtes. Ces conditions météorologiques extrêmes provoquaient fréquemment des coupures dues à la rupture des câbles ou à la chute des poteaux électriques, affectant le réseau qui traverse la région en passant par Asturias et Cantabria.
Un système « en île » pensé depuis plus de 15 ans
Pour pallier ces interruptions régulières, un accord a été conclu il y a plus de quinze ans avec la société Los Navarros, alors propriétaire de deux des trois centrales hydroélectriques locales (actuellement exploitées par Altano Hidro). L’objectif était de pouvoir isoler une centrale et l’utiliser pour fournir de l’électricité au village en cas de coupure sur le réseau principal.
Lorsque le réseau externe rencontre un problème, l’alimentation vers Asturias est coupée et la centrale locale prend le relais, garantissant ainsi une continuité de service pour l’ensemble de la commune.
Une réflexion sur la fragilité énergétique nationale
Le maire a souligné que cet incident invite à une réflexion profonde sur la vulnérabilité du pays face aux ruptures énergétiques soudaines. Il a également évoqué la nécessité de questionner les politiques énergétiques actuelles, notamment celles prônant une énergie « la plus propre du monde » mais qui peuvent mener à des situations où le pays bascule « du blanc au noir en une minute ». Oseja de Sajambre illustre ainsi, selon lui, ce qui peut arriver lorsque les réseaux sont fragiles.