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Le Premier ministre Sébastien Lecornu a dévoilé sa déclaration de politique générale, marquant une orientation centrée sur la stabilité budgétaire et une pause dans la réforme des retraites. Il a notamment annoncé la suspension de la réforme « jusqu’à l’élection présidentielle » de 2027, qui portera sur la mesure d’âge et la durée de cotisation. « Je proposerai au Parlement dès cet automne que nous suspendions la réforme de 2023 sur les retraites jusqu’à l’élection présidentielle », a affirmé le chef du gouvernement devant l’Assemblée nationale. « Aucun relèvement de l’âge n’interviendra à partir de maintenant jusqu’à janvier 2028, comme l’avait précisément demandé la CFDT. En complément, la durée d’assurance sera elle aussi suspendue et restera à 170 trimestres jusqu’à janvier 2028 ». Cette suspension coûtera « 400 millions d’euros en 2026 et 1,8 milliard en 2027 » et devra être « compensée par des économies ». « Elle bénéficiera à terme à 3,5 millions de Français mais ne pourra pas se faire au prix d’un déficit accru. »
Suspension de la réforme des retraites et contours
Dans le cadre de cette annonce, Lecornu a proposé d’organiser dans les prochaines semaines une conférence sur les retraites et le travail en accord avec les partenaires sociaux, afin d’examiner l’ensemble de la gestion du système et d’évoquer l’amélioration des retraites des femmes et la lutte contre la pénibilité.
« Suspendre la réforme n’a de sens que si c’est pour aller plus loin. » Le Premier ministre propose donc d’organiser dans les prochaines semaines une Conférence sur les retraites et le travail, en accord avec les partenaires sociaux. « Certains veulent des systèmes par points, d’autres par capitalisation, d’autres veulent abandonner toute référence d’âge. » La Conférence devra discuter de « l’ensemble de la gestion du système de retraite », « améliorer les retraites des femmes » et lutter contre la pénibilité au travail.
Le coût de la suspension est précisé: « 400 millions d’euros en 2026 et 1,8 milliard en 2027 » et devra être « compensée par des économies ». « Cette suspension (de la réforme des retraites) bénéficiera à terme à 3,5 millions de Français. » Il a aussi rappelé que « l’ensemble de la gestion du système de retraite » sera discuté et que l’objectif est de ne pas accroître le déficit.
Le Premier ministre a aussi précisé que l’action visera la question des 64 ans et de l’allongement du nombre de trimestres, sans qu’aucun relèvement ne soit acté jusqu’en janvier 2028.
Maîtrise des comptes publics et mesures fiscales ciblées
Sur le volet budgétaire, Lecornu a assuré que le déficit devra être à moins de 5 % du PIB à la fin de la discussion budgétaire de 2026. « Comme je l’ai déjà annoncé, dans tous les cas de figure, à la fin de la discussion budgétaire, ce déficit devra être à moins de 5% du PIB », a-t-il déclaré.
Il a aussi évoqué des « anomalies » dans la fiscalité des très grandes fortunes et a annoncé la création d’une « contribution exceptionnelle des grandes fortunes », destinée à financer des investissements liés à la souveraineté et à des secteurs tels que les infrastructures, la transition écologique ou la défense. « Nous demanderons à créer une contribution exceptionnelle des grandes fortunes [dans le budget 2026] que nous proposons d’affecter au financement des investissements du futur qui touchent à notre souveraineté, pour les infrastructures, la transition écologique ou la défense. »
Le chef du gouvernement a en outre annoncé un « acte de décentralisation » et un projet de loi déposé en décembre pour renforcer le pouvoir local. « Il ne faut pas décentraliser des compétences, il faut décentraliser des responsabilités avec des moyens budgétaires et fiscaux et des libertés, y compris normatives », a-t-il assuré.
Enfin, il a évoqué la transcription des accords de Bougival sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie dans la Constitution « avant la fin de l’année », afin que les Calédoniens puissent être consultés au printemps 2026. Le projet de loi constitutionnelle a été présenté mardi matin en Conseil des ministres.
Renforcement du rôle du Parlement et décentralisation
Le Premier ministre a insisté sur le fait que « la loi se fera ici, pas à Bercy », et a affirmé que « sans majorité absolue, le Parlement aura le dernier mot. C’est sa responsabilité et nous devons lui faire confiance. Chaque vote sera un acte ».
Il a aussi présenté un « gouvernement de mission, d’objectifs » visant à « partager le pouvoir avec le Parlement », avec l’entrée d’experts parmi les plus compétents du pays. « Ce gouvernement incarne le renouvellement », a-t-il dit, tout en rappelant que l’exécutif compte des figures comme Aurore Bergé, Gérald Darmanin ou Maud Bregeon. Il a confirmé que le gouvernement « ne marchera qu’avec l’Assemblée nationale et le Sénat » et qu’à partir de là, la méthode sera de départager les sujets par les textes de loi sans recourir à l’article 49.3.
Enfin, il a réaffirmé son intention de transcrire les accords de Bougival dans la Constitution « avant la fin de l’année », afin que les Calédoniens puissent être consultés au printemps 2026. L’accord de Bougival prévoit notamment la création d’un « État de la Nouvelle-Calédonie » inscrit dans la Constitution française.