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Lecornu suspend la réforme des retraites jusqu’en 2027 et ouvre le cadre d’un dialogue budgétaire

by charles
France

Le Premier ministre Sébastien Lecornu a annoncé mardi 14 octobre 2025 la suspension de la réforme des retraites jusqu’à l’élection présidentielle de 2027 et le renoncement à l’usage de l’article 49.3 pour l’adopter. Cette décision vise à apaiser les tensions autour du dossier et à ouvrir un cadre de travail avec les partenaires sociaux. En parallèle, le gouvernement détaille le cadre budgétaire et évoque une contribution exceptionnelle des grandes fortunes pour financer les investissements du futur. Cette annonce intervient alors que le débat parlementaire se poursuit et que des voix appellent à une pause pour garantir la stabilité.

L’annonce de Lecornu: suspension de la réforme des retraites jusqu’en 2027

Lors de sa déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale mardi 14 octobre 2025, le Premier ministre a annoncé la suspension de la réforme de 2023 sur les retraites jusqu’à l’élection présidentielle, et précisé qu’aucun relèvement de l’âge n’interviendrait à partir de maintenant jusqu’à janvier 2028. En complément, la durée d’assurance sera elle aussi suspendue et restera à 170 trimestres jusqu’à janvier 2028. « Je proposerai au Parlement dès cet automne que nous suspendions la réforme de 2023 sur les retraites jusqu’à l’élection présidentielle », a déclaré le Premier ministre. « Aucun relèvement de l’âge n’interviendra à partir de maintenant jusqu’à janvier 2028 », a précisé. « La durée d’assurance sera elle aussi suspendue et restera à 170 trimestres jusqu’à janvier 2028 », a-t-il ajouté.

Cette mesure est présentée comme une étape destinée à permettre un débat approfondi et à préparer une réforme plus consensuelle avant 2027. Elle intervient dans un contexte où le gouvernement souhaite gagner du temps pour construire un cadre plus lisible et éviter une crise démocratique prolongée autour du texte.

Cadre budgétaire et mesures fiscales: une contribution exceptionnelle des grandes fortunes et un nouveau cadre

Sur le plan budgétaire, le Premier ministre a mis en avant une maîtrise des comptes publics et a évoqué un déficit public restant inférieur à 5 % du PIB dans le cadre du budget 2026, avec une estimation autour de 4,7 %. Des ambiguïtés dans la fiscalité des très grandes fortunes ont été évoquées et le gouvernement propose « une contribution exceptionnelle » des plus riches pour financer les investissements du futur, notamment dans les infrastructures et la défense. Le texte prévoit la tenue d’une Conférence sur les retraites et le travail avec les partenaires sociaux et annonce un nouvel acte de décentralisation en décembre pour renforcer les responsabilités locales.

« Des anomalies » dans la fiscalité des très grandes fortunes ont été évoquées, et le Premier ministre a ajouté qu’« il faut reconnaître qu’il peut y avoir des anomalies » dans ce domaine, en appelant à une contribution exceptionnelle des grandes fortunes pour financer les projets futurs. Cette orientation s’inscrit dans une démarche de consolidation budgétaire tout en cherchant à répondre aux appels de justice fiscale formulés par les partis d’opposition et des associations.

Sébastien Lecornu devant l’Assemblée nationale lors de la DPG
Sébastien Lecornu annonce la suspension de la réforme des retraites, 14 octobre 2025.

Réactions et contexte politique: PS, LR, RN et LFI

Les réactions politiques restent très contrastées. Le Parti socialiste a réclamé la suspension immédiate et complète de la réforme et l’abandon du recours au 49.3, avertissant qu’il pourrait déposer une motion de cens ure si le gouvernement ne répond pas, et la discussion budgétaire ne permet pas de calmer les tensions. À droite, les positions divergent: Valérie Pécresse appelle à ne pas capituler sur la réforme, tandis que Laurent Wauquiez, chef des députés LR, a demandé à son groupe de ne pas censurer le gouvernement, signe d’une fracture interne croissante.

La France insoumise et le Rassemblement national ont déjà déposé des motions de censure, et le RN accuse le PS de « magouilles » avec l’exécutif pour éviter la chute du gouvernement. Emmanuel Macron a mis la pression lors du Conseil des ministres, qualifiant les motions à venir de « motions de dissolution ». Le PS insiste sur l’urgence d’établir un cap budgétaire et social clair et promet, le cas échéant, de ne pas soutenir des mesures qui fragiliseraient la confiance des Français.

Dans ce contexte, le gouvernement promet un budget 2026 axé sur la stabilité et travaille à une Conférence sur les retraites et le travail, qui pourrait orienter les discussions avant l’élection. Un nouvel acte de décentralisation est aussi annoncé pour décembre, afin de clarifier les responsabilités locales et d’accélérer les réformes de l’État, tout en préservant le dialogue avec les partenaires sociaux et les collectivités locales.

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