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Le Groenland a connu une forte participation électorale lors des élections législatives du 11 mars, qui pourraient marquer un tournant vers l’indépendance du territoire. L’unique bureau de vote situé à Nuuk, la capitale, a été très fréquenté, poussant les responsables électoraux à prolonger l’horaire de fermeture de 30 minutes afin de permettre à tous les électeurs de voter. Ce dynamisme dans les urnes pourrait refléter un impact des récents commentaires de Donald Trump, qui a manifesté un vif intérêt pour l’île arctique.
Un contexte électoral sous tension
Les résultats de ce scrutin, qui vise à renouveler les 31 sièges de l’Inatsisartut, le parlement local, sont attendus dans la nuit. La campagne a été perturbée par les déclarations de Trump, qui s’est montré convaincu de pouvoir acquérir le territoire, provoquant stupeur et rejet parmi les 57 000 habitants du Groenland.
Les enjeux pour l’indépendance
Mute Egede, le premier ministre sortant et chef du parti Inuit Ataqatigiit (IA), a voté en début de matinée sans faire de déclarations. La veille, il avait lancé sur Facebook : « Notre pays se trouve dans l’œil du cyclone », soulignant l’attention que le monde extérieur porte sur le Groenland.
Les débats lors de cette campagne ont principalement tourné autour de la santé, de l’éducation et de l’économie, mais aussi des relations avec le Danemark, qui maintient une influence significative sur le territoire en exerçant des fonctions régalières telles que la diplomatie et la défense. Environ 90 % de la population groenlandaise, majoritairement Inuit, ressent une profonde indignation envers leur ancienne puissance coloniale.
Divergences sur le futur
Bien que la majorité des partis groenlandais aspirent à l’indépendance, des divergences existent quant à la rapidité de cette transition. Les nationalistes de Naleraq prônent une indépendance rapide, tandis que d’autres partis, comme l’IA et Siumut, l’associent à des progrès économiques.
Actuellement, le Groenland dépend largement de la pêche, qui constitue presque l’intégralité de ses exportations, et de l’aide annuelle de 530 millions d’euros de Copenhague, représentant 20 % de son produit intérieur brut. Les indépendantistes les plus impatients voient en ses ressources minérales un potentiel de développement, bien que le secteur minier reste embryonnaire en raison de coûts d’exploitation élevés.
Réactions face à Trump
La candidate de Naleraq, Qupanuk Olsen, a exprimé lors du vote : « Nous sommes à l’aube d’un changement énorme pour l’indépendance du Groenland ». Trump, qui a déjà évoqué l’idée d’acheter le Groenland, continue de faire des promesses de sécurité et de prospérité aux Groenlandais. Toutefois, un sondage récent indique que 85 % des Groenlandais rejettent cette possibilité.
Des électeurs comme Anders Martinsen, âgé de 27 ans, se disent lassés des « menaces vides » du président américain. D’autres, comme Lars Fredsbo, soulignent l’importance de préserver leur autonomie et de rester liés au Danemark face aux incertitudes internationales.
Les craintes d’une indépendance
Les propos de Trump influencent le climat électoral. Alors que les nationalistes de Naleraq escomptent utiliser cet intérêt américain comme levier de négociation avec le Danemark, d’autres craignent que l’indépendance n’attire une attention indésirable et potentiellement hostile de la part des États-Unis. Un électeur, se présentant sous le nom de Ittukusuk, a conclu : « Rester avec le Danemark est plus important que jamais ».