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L’Égypte et le Soudan rejettent l’accord sur le Nil

by Sara
France

Le dimanche 13 octobre a marqué un tournant dans l’histoire du bassin du Nil, suite à l’entrée en vigueur de l’accord-cadre sur la coopération dans le bassin du fleuve du Nil (CFA). Ce traité vise à établir des principes de collaboration, d’utilisation équitable et de respect mutuel entre les pays partageant les eaux du Nil, tout en cherchant à corriger les déséquilibres historiques en matière d’accès à ces ressources. Cependant, l’Égypte et le Soudan, qui s’appuient sur un accord de 1959 leur accordant le contrôle de 87 % de l’eau du fleuve, restent absents de ce nouvel accord.

Les enjeux de l’eau pour l’Égypte et le Soudan

L’approvisionnement en eau de l’Égypte est presque entièrement dépendant du Nil, et la situation s’est détériorée avec une réduction par trois de la quantité d’eau douce disponible par habitant entre 1970 et 2020. L’Égypte considère le grand barrage de la Renaissance (Gerd), construit par l’Éthiopie, comme une menace existentielle. Dans ce contexte, le gouvernement soudanais par intérim s’est rapproché de l’Égypte, avec laquelle il partage des préoccupations communes.

Un appel à la collaboration ignoré

Dans une déclaration commune, Le Caire et Khartoum ont souligné l’importance d’un mécanisme collaboratif et inclusif entre les États du bassin du Nil, arguant que leurs demandes de consultations et d’évaluations scientifiques n’ont pas été prises en compte. Tayseer Mustafa, une consultante soudanaise, a exprimé ses réserves sur le retrait du Soudan du CFA, précisant que cela complique la défense de ses intérêts face aux enjeux liés au Gerd.

L’adhésion du Soudan du Sud

Cinq des neuf pays ayant participé aux discussions sur le CFA ont ratifié cet accord, dont l’Éthiopie et le Burundi. En juillet, le Soudan du Sud a également adhéré à cet accord, ce qui a été crucial pour sa mise en œuvre. Un négociateur soudanais a indiqué que le Soudan du Sud, en proie à des inondations, a été convaincu de signer, tout en espérant des promesses d’aide en retour.

Les tensions persistantes

Malgré l’entrée en vigueur du CFA, les préoccupations demeurent. Les experts estiment que cet accord ne modifie pas fondamentalement la situation actuelle, car il ne remplace pas l’accord de 1959 sur les allocations d’eau. Ana Elisa Cascao, chercheuse indépendante, note que l’Égypte souffre d’un contrecoup diplomatique après avoir critiqué le CFA pendant plus d’une décennie. Les relations entre Le Caire et Addis-Abeba se sont encore détériorées, exacerbées par des alliances géopolitiques récentes.

Une commission pour l’avenir du bassin

Bien qu’il soit incertain que le CFA résolve les conflits en cours, certains experts, comme Mekdelawit Messay, soulignent que la création d’une commission du bassin du Nil pourrait favoriser la coopération et un meilleur partage des ressources. Cette commission est prévue dans les six mois, sous réserve de l’adoption d’un dernier article concernant la sécurité de l’eau.

L’Éthiopie estime cette infrastructure indispensable à son développement et à l'approvisionnement en électricité de ses 120 millions d'habitants.

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