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Dans «L’enfant hors champ», le premier roman de Sarah Elena Müller, une fillette tente de déchiffrer le monde des adultes, révélant les menaces qui l’entourent. Ce récit captivant nous plonge dans un univers où l’innocence de l’enfance se heurte à la complexité des relations familiales.
Un monde parallèle
Le personnage principal, une petite fille de cinq ans, porte des lunettes et passe une grande partie de son temps seule. Elle vit dans un environnement distinct de celui de ses parents : son père est absorbé par son travail de conservation des espèces en voie de disparition, tandis que sa mère, détestant les tâches ménagères, s’adonne à la sculpture de glaise, les écouteurs vissés sur les oreilles. Dans cette maison, la télévision est proscrite, et les parents s’efforcent de se présenter comme progressistes et aimants.
Les voisins et l’école
À chaque occasion, la fillette s’échappe chez ses voisins, en particulier auprès d’Egon, un philosophe des médias originaire de Berlin, qui se consacre à son «grand œuvre», et de sa femme Gisèle, souffrant de «névrose du voyage». Leur village de montagne en Suisse devient un lieu d’évasion pour elle.
À l’école, la fillette découvre un monde de rivalités. Les camarades portent des casquettes aux couleurs des grandes marques de machines agricoles, divisant la classe en camps. Son premier jour, elle se retrouve entre le camp Aebi et le camp Metrac, arborant sa propre casquette WWF, symbole de son impopularité.
Une voix singulière
Le récit suit l’évolution de la fillette, dont le nom demeure inconnu tout au long de l’histoire. Elle est désignée successivement comme «l’enfant», «la fille», «la jeune fille», puis «la jeune femme». Malgré ces différentes étapes de sa vie, une seule voix, celle d’une observatrice attentive, tente de comprendre et d’interpréter les comportements des adultes qui l’entourent.
«L’enfant hors champ» de Sarah Elena Müller est une exploration poignante de l’enfance et des relations familiales, offrant une réflexion sur la difficulté d’interpréter le monde adulte par les yeux d’un enfant. Dans un cadre suisse, cette œuvre littéraire invite à une introspection sur les valeurs familiales et les attentes sociales.