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Robert Francis Prevost, âgé de 69 ans, est devenu jeudi 8 mai le premier pape originaire des États-Unis, choisissant le nom de Léon XIV. L’annonce officielle a été faite par le cardinal protodiacre français Dominique Mamberti, qui a prononcé la célèbre formule « Habemus papam ». Ce 267e souverain pontife succède au pape François, décédé le 21 avril, et s’inscrit comme le quatrième pape non italien consécutif, après Jean-Paul II, Benoît XVI et François.
Une cérémonie empreinte d’émotion place Saint-Pierre
Peu après l’apparition de la fumée blanche au sommet de la chapelle Sixtine, des milliers de fidèles et de touristes rassemblés place Saint-Pierre ont accueilli avec des applaudissements nourris l’apparition de Léon XIV sur le balcon de la basilique. Ses premiers mots, prononcés en italien avec un accent américain, ont résonné ainsi : « Que la paix soit avec vous tous ! ». Il a également salué son prédécesseur en disant « Merci au pape François », tout en remerciant les cardinaux de leur confiance.
Vêtu d’une mozette rouge et d’une étole, vêtements liturgiques que François avait délaissés, le nouveau pape a appelé à « construire des ponts par le dialogue, par la rencontre, nous unissant tous pour être un seul peuple, toujours en paix ». Il a insisté sur le rôle d’une Église « missionnaire, qui construit des ponts, qui dialogue, toujours ouverte à l’accueil ».
Robert Francis Prevost, un profil modéré au parcours international
Né le 14 septembre 1955, Robert Francis Prevost a intégré en 1977 l’ordre de Saint-Augustin au petit séminaire. Théologien diplômé et détenteur d’un diplôme en mathématiques, il a été ordonné prêtre en 1982. Deux ans plus tard, il part comme missionnaire au Pérou, où il passera vingt ans.
Archevêque et évêque émérite de Chiclayo, dans le nord du Pérou, il a adressé en espagnol une pensée particulière pour ce diocèse lors de son premier discours en tant que pape. Il possède la double nationalité américaine et péruvienne. Après un retour à Chicago en 1999, où il devient supérieur provincial des Augustins du Midwest, il est nommé prieur général en 2001.
Le pape François l’a nommé en 2014 administrateur apostolique du diocèse de Chiclayo. En 2023, Prevost a pris la direction stratégique du dicastère des évêques, chargé des nominations épiscopales, succédant au cardinal canadien Marc Ouellet, contraint à la démission pour raisons d’âge et d’accusations d’agression sexuelle.
Classé parmi les modérés, Robert Francis Prevost est reconnu pour son écoute et sa capacité de synthèse. Connaissant aussi bien le terrain que le fonctionnement interne du Vatican, il figurait parmi les favoris pour succéder à François. Son élection marque un choix de continuité, avec un style plus mesuré que celui de son prédécesseur, dont le pouvoir personnel avait suscité des tensions au sein de la hiérarchie vaticane.
Les défis majeurs du nouveau pape Léon XIV
Le pape Léon XIV a été élu au second jour du conclave, réunissant une majorité qualifiée d’au moins 89 voix parmi les 133 cardinaux présents, un record. Le secret entourant le scrutin empêche de connaître les détails précis du vote.
Originaire de Chicago, il devra rapidement faire face à des défis importants pour une Église en déclin en Europe, notamment en matière financière, dans la lutte contre la pédocriminalité et face à la baisse des vocations. Il aura aussi la tâche délicate de rassembler les divers courants d’une institution marquée par des sensibilités culturelles contrastées, entre une Europe de plus en plus sécularisée et des périphéries en expansion.
Le nouveau pontife devra apaiser une Église secouée par les réformes et les prises de position tranchées de ses prédécesseurs, qui ont parfois suscité de vives critiques en interne.
Sa parfaite connaissance de la Curie romaine, l’appareil administratif du Saint-Siège, sera un atout majeur dans sa mission pastorale. Lors d’une messe publique avant le conclave, le doyen du collège cardinalice, Giovanni Battista Re, avait insisté sur l’importance de choisir « le pape dont l’Église et l’humanité ont besoin en ce tournant si difficile, complexe et tourmenté de l’histoire », tout en plaidant pour « le maintien de l’unité de l’Église ».