Plusieurs médias français analysent le film Les Aigles de la République, satire centrée sur l’emprise du pouvoir égyptien sur le divertissement et sur les mécanismes par lesquels l’industrie culturelle peut devenir un outil de propagande. Le récit, inspiré d’un fait réel, explore la façon dont un régime autoritaire organise son image à la télévision et au cinéma. Les critiques évaluent la tonalité et les choix narratifs du réalisateur Tarik Saleh, qui a dépeint une situation sensible et complexe.

Une satire qui dépeint l’ascension du pouvoir égyptien au cinéma
Le film s’appuie sur un fait réel et décrit comment le régime d’al-Sissi aurait instrumentalisé le divertissement pour asseoir son pouvoir. « Le gouvernement a pris le contrôle de toute l’industrie cinématographique et de la télévision. Il a racheté toutes les chaînes privées. Et comme elles appartenaient à l’armée, il a été décidé de produire une série télévisée sur l’ascension du président. Le choix s’est porté sur un acteur grand et beau, Yasser Galal, pour incarner al-Sissi, un homme plutôt petit », explique le réalisateur. « C’était absurde. Je regardais cette série, et il n’y avait aucune ironie. Ma première pensée a été : Et si on m’appelait pour la réaliser ? Et si mon ami Fares devait jouer le rôle ? Qu’est-ce qu’on ferait ? On ne pourrait pas refuser. »
Cette articulation entre divertissement et pouvoir est au cœur de l’analyse des critiques, qui relèvent le tournant narratif et la manière dont le film met en évidence les dynamiques de propagande dans le secteur culturel. Les dépeignements s’inscrivent dans un cadre plus large d’observations sur la place des médias dans les régimes autoritaires et sur la capacité du cinéma à refléter ou à questionner la réalité politique.
Contexte médiatique et réception en France
Les articles consultés s’accordent sur un même socle descriptif: le récit repose sur l’idée que l’industrie audiovisuelle peut être mobilisée pour façonner l’opinion publique au nom du pouvoir. Trois titres — Bien Public, Le Progrès et DNA — publient des synthèses quasi identiques du synopsis et des propos du réalisateur, sans s’éloigner du cadre narratif présenté par Tarik Saleh. L’objectif est de montrer comment le divertissement peut devenir un outil politique, tout en interrogeant les implications éthiques de ce choix scénaristique.