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Les attaques suicides un moyen stratégique de résistance en renouveau
Après près de 12 ans, l’opération à Tel Aviv a eu lieu hier dimanche, rouvant la possibilité d’un retour des opérations suicides dans les territoires occupés de 1948, et signalant des changements stratégiques dans le cours de la confrontation avec l’occupation, en particulier dans le contexte de la guerre continue à Gaza qui dure depuis plus de dix mois.
L’importance de l’utilisation de ce « système d’armes stratégique » par la résistance a été accentuée par l’opération de Tel Aviv, survenue seulement cinq jours après l’explosion d’une voiture piégée à Hébron, en Cisjordanie, dont le but était suspecté d’être un attaque contre un site voisin. À ce jour, les forces de sécurité israéliennes et de l’Autorité palestinienne n’ont pas réussi à déterminer la cible de cette voiture piégée.
Les inquiétudes sécuritaires
Selon les analystes israéliens Eliash Ben Kimoun et Yoav Ziton, qui s’expriment dans le journal Yedioth Ahronoth, « la plus grande inquiétude au sein de la sécurité est l’introduction d’explosifs conventionnels dans les grandes villes israéliennes, ce qui pourrait causer d’importants dégâts ».
Ils notent que l’utilisation d’explosifs a gagné en ampleur ces dernières années parmi l’occupant, ceux-ci pouvant être fabriqués à partir d’explosifs non conventionnels et improvisés dans des laboratoires de fabrication en Cisjordanie.
Le spécialiste militaire et stratégique Hatem Karim Al-Fallahi indique que le moment de l’opération représente « une indication claire de la capacité de la résistance à recourir à d’autres méthodes, qui pouvaient être exécutées depuis un certain temps mais avaient été suspendues par un ordre politique des factions de résistance ».
Échec israélien évident
Bien que l’opération n’ait pas abouti, le dispositif explosif ayant explosé avant d’atteindre la cible, l’analyste politique Saïd Ziad décrit cette action comme « une défaite d’un effort militaire et sécuritaire israélien qui a duré 20 ans, et un grand succès pour la résistance en termes de timing, de lieu et de dépassement du complexe système de sécurité ».
Dans un contexte d’alerte et de sécurité renforcée en Entité sioniste, en réponse à des attaques potentielles venant de l’Iran et du Hezbollah, suite à des assassinats ciblés, l’opération Tel Aviv a été menée par des membres des Kataeb Izz al-Din al-Qassam (la branche militaire du Hamas) et de Saraya al-Quds (la branche militaire du Jihad islamique).
Un combattant venant de Naples a réussi à infiltrer Tel Aviv avec un engin explosif et à circuler dans les rues de la ville calmement en préparation d’une opération suicide.
La faillite du renseignement israélien
Les propos du commandant de la police de Tel Aviv, indiquant qu’ils n’avaient « aucune information sur un passé criminel ou national de l’auteur de l’explosion », soulignent le manque d’alerte préalable. Le fait qu’il soit « arrivé de Cisjordanie et avait planifié une grande opération » démontre un échec cuisant dans le renseignement israélien.
Hani Abu al-Sabaa, un expert des affaires israéliennes, estime que cette opération est « comparable à un atterrissage au cœur des lignes ennemies, transmettant un message que les colons de Tel Aviv ne connaissent pas la sécurité, tout en défiant clairement Netanyahu ».
Après plus de 10 mois de guerre israélienne contre Gaza, l’opération signale que la résistance garde le contrôle et est capable d’imposer de nouvelles équations, transformant le cours du conflit à son avantage.
Un nouvel élan pour la résistance
Osama Hamdan, un dirigeant de Hamas, a déclaré que « la résistance palestinienne a lancé un nouveau modèle à travers l’opération de Tel Aviv, prouvant qu’elle a encore des cartes à jouer dans le face-à-face ».
Dans le contexte de la confrontation continue et de la bataille de l’Ouragan d’Al-Aqsa, l’opération de Tel Aviv a ravivé le débat sur les motivations de cette action et les messages qu’elle véhicule.
Pour Mohamed Ghazi Al-Jamal, chercheur et analyste politique, cette opération représente un changement significatif dans la confrontations entre la résistance et l’occupation. La résistance, qui avait évité les opérations suicides depuis plus d’une décennie et demie en raison de l’opinion publique mondiale, et des pertes civiles associées, pourrait considérer ce récidive comme une stratégie effective pour rendre des comptes à la société israélienne.
Les motivations derrière le retour
Le retour aux opérations suicides peut être interprété comme un message fort aux Israéliens, reflétant le refus de la situation actuelle, l’absence de résignation face à l’oppression israélienne, et le retour de l’équilibre de la terreur entre la résistance et l’occupation.
- Rejet des tentatives israéliennes d’imposer leur domination par la violence.
- Réaffirmation de la capacité de la résistance à infliger des pertes à l’ennemi.
- Message au peuple israélien que l’occupation ne saura profiter d’une période de calme en l’absence de changements profonds dans la région.
Dans une allocution, l’ancien premier ministre israélien Yitzhak Rabin a dit un jour : « Que peut-on faire pour quelqu’un qui souhaite mourir ? ». Ces mots soulignent l’incapacité d’Entité sioniste à contenir ces attaques qui ont réussi à remodeler la perception du conflit et sont devenues l’un des outils les plus efficaces de résistance.
La synergie entre Gaza et Tel Aviv
Il est impératif de ne pas dissocier les événements en Cisjordanie des résolutions possibles en lien avec la guerre à Gaza, car l’opération de Tel Aviv pourrait relancer les négociations sur l’échange de prisonniers et avoir un impact sur le déroulement de la guerre.
Osama Hamdan, un leader du Hamas, estime que « l’évolution qualitative des opérations se traduira positivement dans les négociations ».
Selon Ghazi Al-Jamal, la continuité des opérations suicides « rééquilibrera le rapport de forces et influencera les négociations de cessez-le-feu, tout en exerçant une pression sur le front intérieur israélien ». Cela pourrait contraindre le gouvernement israélien à envisager un cessez-le-feu afin de mettre fin à la guerre en cours.