Le cours de l’or a atteint des sommets inédits: l’once a franchi les 4 383,76 dollars, soit environ 4 033 € selon le taux de conversion en vigueur. Cette poussée est nourrie par l’anticipation d’éventuelles baisses de taux de la Fed dès l’an prochain. Le record précédent, établi en octobre à 4 381,52 dollars, semble déjà dépassé. Depuis le début de l’année, le métal précieux progresse d’environ 67 %, sous l’effet des tensions commerciales, budgétaires et géopolitiques qui pèsent sur le dollar et alimentent la demande de valeur refuge.
Dans ce contexte, les banques centrales du monde entier ont accru leurs réserves d’or, selon BestBrokers qui s’appuie sur le World Gold Council (WGC). Les analystes prédisent une hausse continue des cours jusqu’en 2026. Une enquête menée en 2025 par le WGC montre que 95 % des pays sondés prévoient d’accroître leurs réserves d’or au cours de l’année à venir.
Le podium des pays qui ont le plus acheté d’or cette année est mené par la Pologne, avec un achat net de 82,67 tonnes, soit 7,6 % de moins qu’en 2024 selon les données WGC disponibles de janvier à novembre. En octobre seulement, le pays a acquis 15,6 tonnes. Au total, la Pologne se classe maintenant parmi les douze plus grands détenteurs officiels d’or.
Derrière la Pologne arrivent le Kazakhstan, puis le Brésil et la Turquie. Le Kazakhstan et la Turquie poursuivent leurs tendances à l’accumulation, ce qui reflète une dynamique régionale vers la sécurité des actifs tangibles, rappelle la note de BestBrokers. Le Brésil, qui a acheté plus de 15 tonnes en septembre et octobre, poursuit une stratégie visant à réduire la dépendance au dollar, dans la lignée des évolutions observées chez plusieurs BRICS.
La Chine occupe la cinquième place, avec plus de 24 tonnes acquises cette année, consolidant sa position parmi les plus importants détenteurs mondiaux.
À l’inverse, certains pays ont réduit leurs réserves d’or, probablement pour répondre à des pressions économiques ou pour garantir la liquidité sur des marchés volatils. Singapour a cédé au total plus de 15 tonnes, l’un des plus forts désengagements. L’Ouzbékistan a vendu plus de 11 tonnes, faisant de lui le plus important vendeur net. La Russie a aussi liquidé plus de six tonnes, tout en restant parmi les cinq premiers détenteurs mondiaux.