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La première économie mondiale va devoir se contorsionner pour éviter le défaut de paiement. Dans un courrier adressé vendredi 17 janvier aux principaux responsables du Congrès, la secrétaire d’Etat au Trésor sortante, Janet Yellen, prévient que le plafond de la dette, actuellement situé légèrement au-dessus de 36 000 milliards de dollars (environ 35 000 milliards d’euros), *« n’autorise pas de nouvelles dépenses »*.
Des mesures extraordinaires en perspective
Des *« mesures extraordinaires »* seront donc prises à compter de mardi 21 janvier, le lendemain de l’investiture du président élu Donald Trump. Ces mesures concernent l’arrêt de versements à plusieurs fonds de retraites, de santé ou d’invalidité des agents publics – des ajustements techniques *« qui ne sont pas immédiatement nécessaires au paiement des prestations »*.
*« Les retraités et employés de la fonction publique ne seront pas affectés par ces actions »*, est-il assuré.
Ce type de mesures permet de geler des dépenses et d’éviter de prendre du retard sur le paiement des factures, ce qui pénaliserait les fournisseurs de l’État et, plus globalement, l’économie. Elles ne peuvent être que temporaires, jusqu’à ce que le Congrès relève ou suspende le plafond de la dette. Si les parlementaires ne parvenaient pas à se mettre d’accord, les États-Unis pourraient se retrouver en situation de défaut de paiement.
L’avertissement de Janet Yellen
Janet Yellen souligne que le temps que dureront les mesures extraordinaires est *« sujet à beaucoup d’incertitudes, du fait notamment de la difficulté à prévoir les dépenses et les recettes du gouvernement dans les mois à venir »*. Avant de passer la main, la ministre sortante appelle *« respectueusement le Congrès à agir rapidement pour préserver la pleine confiance »* des créanciers à l’égard des États-Unis.
Pour rééquilibrer les comptes publics, tout en continuant les réductions d’impôts mises en place lors de son premier mandat, Donald Trump promet de sabrer dans les dépenses de l’État fédéral et compte sur les recettes issues des droits de douane additionnels qu’il souhaite instaurer.
Les risques d’un creusement du déficit
Mercredi, lors d’une intervention devant un club économique à New York, Janet Yellen a mis en garde contre un creusement *« désastreux »* du déficit public après son départ. Elle a cité des prévisions du Bureau du budget du Congrès (CBO), qui prévoit que le maintien des baisses d’impôts du premier mandat de Donald Trump pourrait aggraver le déficit de 400 milliards de dollars par an.
*« De telles politiques pourraient affaiblir notre pays »*, a-t-elle ajouté, en mettant en avant les risques pesant sur *« la valeur du dollar »* ainsi que sur la capacité de l’État à se financer sur les marchés, évoquant même le spectre d’une *« crise de la dette »*. Elle a affirmé qu’une telle situation *« pèserait lourdement sur les prochaines générations »*.
Un sujet récurrent : le plafond de la dette
*« Les États-Unis ne vont pas faire défaut sur leur dette si je suis confirmé »* comme nouveau secrétaire au Trésor, a déclaré, jeudi devant les sénateurs, Scott Bessent, le choix de Donald Trump à ce poste.
La hausse ou la suspension du plafond d’endettement est un sujet récurrent aux États-Unis, ayant connu 78 évolutions depuis 1960 – 49 fois sous un président républicain et 29 fois sous un président démocrate, selon le département du Trésor.
Un rapport officiel publié vendredi anticipe que la dette publique représentera 118 % du PIB des États-Unis en 2035, contre 100 % en 2025.