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Les États-Unis intensifient leur campagne de frappes contre les trafiquants de drogue

by Sara
États-Unis, Venezuela, Colombie, Trinidad et Tobago

Les États-Unis ont annoncé leur dixième frappe par missile contre un navire maritime accusé de trafic de stupéfiants, faisant six victimes à bord. Cette opération porte à 43 le nombre de morts connus depuis le début de la campagne de bombardements.

Les autorités américaines affirment que l’attaque a eu lieu en haute mer dans la mer des Caraïbes et ciblait un embarcation engagée sur une route connue du trafic illicite.

Détails de l’attaque et revendications officielles

Le secrétaire à la Défense, Pete Hegseth, a annoncé la frappe via ses réseaux sociaux et a identifié les victimes comme membres du groupe vénézuélien Tren de Aragua.

Selon ses déclarations :

  • le navire était, d’après les services de renseignement américains, impliqué dans le trafic de stupéfiants ;
  • il circulait le long d’une route connue du narcotrafic ;
  • la frappe serait la première menée par l’armée américaine contre un bateau de nuit.

Hegseth a par ailleurs indiqué que le président Donald Trump avait de nouveau autorisé l’opération.

Il a résumé la posture de l’administration en affirmant que les trafiquants de drogue seraient traités comme des groupes armés tels qu’Al-Qaïda, déclarant : « Si vous êtes un narco-terroriste smuggling des drogues dans notre hémisphère, nous vous traiterons comme nous traitons Al-Qaïda. Jour ou NUIT, nous cartographierons vos réseaux, suivrons vos gens, vous traquerons et vous tuerons. »

Images et mémoriaux

Membres de la famille regardant une photo commémorative
Des proches à Trinidad et Tobago se souviennent de Chad Joseph, qu’ils disent avoir perdu lors d’une frappe américaine en mer des Caraïbes.

Des familles à Trinidad et Tobago et en Colombie affirment que certaines des personnes tuées étaient des pêcheurs, et non des trafiquants. Ces revendications ont alimenté l’indignation et le questionnement sur la nature des frappes.

Questions juridiques et réactions internationales

La campagne de frappes soulève d’importantes questions de droit international. Cette année, l’administration américaine a commencé à qualifier certains cartels latino-américains d’« organisations terroristes étrangères », un label traditionnellement réservé à des groupes cherchant à atteindre des objectifs politiques ou idéologiques par la violence.

Des experts juridiques rappellent que cette désignation ne suffit pas à justifier l’usage de la force militaire à l’étranger.

  • Des dirigeants en Colombie et au Venezuela ont qualifié les bombardements de « meurtres ».
  • Des spécialistes des droits de l’homme aux Nations unies, dont Ben Saul, ont écrit que le droit international n’autorise pas l’usage unilatéral de la force à l’étranger pour lutter contre le terrorisme ou le trafic de drogue.
  • La Charte des Nations unies limite l’usage de la force aux cas de légitime défense.

Accélération des frappes en octobre

La campagne a débuté le 2 septembre avec une première frappe qui avait fait 11 morts. En octobre, la fréquence et la portée des attaques se sont accrues.

Points saillants :

  • Au moins sept frappes connues ont eu lieu en octobre, principalement dans les Caraïbes.
  • Pour la première fois, deux attaques ont été menées dans l’océan Pacifique la semaine dernière.
  • Une attaque du 16 octobre a visé un submersible et a laissé deux survivants, une première également.

Les survivants du submersible ont été rapatriés vers l’Équateur et la Colombie ; en Équateur, les autorités ont libéré l’un d’eux, estimant ne pas disposer d’éléments suffisants pour le charger.

Critiques et accusations d’exécutions extrajudiciaires

Les opposants aux frappes comparent la campagne à des exécutions extrajudiciaires. Des familles affirment que leurs proches étaient des pêcheurs et non des trafiquants.

Ces allégations ont intensifié les appels à des enquêtes indépendantes et au respect du droit international humanitaire.

Position de la Maison-Blanche et refus de l’autorisation du Congrès

L’administration Trump a indiqué ne pas avoir l’intention de ralentir la campagne et le président a menacé d’étendre les frappes aux cibles terrestres.

Interrogé sur la nécessité d’obtenir l’autorisation du Congrès pour mener des opérations militaires, Trump a répondu qu’il n’en avait pas besoin, déclarant de façon répétée qu’il « allait tuer des gens qui apportent de la drogue dans notre pays ».

La Constitution confie au Congrès le pouvoir exclusif d’autoriser la guerre, même si, historiquement, des « autorisations pour l’usage de la force militaire » (AUMF) ont parfois été utilisées pour justifier des opérations présidentielles unilatérales.

Données sur les overdoses et contestation des chiffres avancés

Le président a soutenu que la crise des overdoses aux États-Unis légitimait les frappes, affirmant que le trafic de drogue aurait tué 300 000 citoyens américains au cours de la dernière année.

Ces chiffres sont contestés : les données provisoires des Centers for Disease Control and Prevention indiquent 73 690 décès par overdose pour la période de 12 mois se terminant en avril.

Les calculs avancés par l’administration — par exemple l’idée qu’une seule frappe sauve des dizaines de milliers de vies — ont été largement remis en question par des experts et des analystes.

source:https://www.aljazeera.com/news/2025/10/24/us-conducts-10th-deadly-boat-strike-as-bombing-campaign-quickens

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