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Les hommes polluent 26 % plus que les femmes : causes et solutions

by Sara
Les hommes polluent 26 % plus que les femmes : causes et solutions
France

Une récente étude met en lumière une différence significative entre hommes et femmes dans leur contribution au changement climatique. Les hommes émettraient en moyenne 26 % de dioxyde de carbone (CO2) en plus que les femmes, principalement à cause de leurs habitudes alimentaires et de leurs modes de déplacement. Cette disparité s’explique notamment par des normes de genre qui influencent fortement les comportements individuels vis-à-vis de l’environnement.

Des émissions plus élevées liées à la viande rouge et à la conduite

L’étude, qui s’appuie sur les données de consommation d’environ 15 000 Français et Françaises, révèle que l’empreinte carbone annuelle moyenne liée à l’alimentation et aux déplacements s’élève à 5,3 tonnes d’équivalent CO2 pour les hommes contre 3,9 tonnes pour les femmes. Cette différence s’explique principalement par une consommation plus importante de viande rouge et une utilisation plus fréquente de la voiture chez les hommes.

Ondine Berland, économiste environnementale à la London School of Economics (LSE) et coautrice de l’étude, résume la situation : « Les femmes affichent des empreintes carbone nettement inférieures dans l’alimentation et les transports. Cela résulte de différences biologiques, de la structure familiale, mais aussi d’une plus forte consommation de viande rouge et d’usage automobile chez les hommes. »

Impact environnemental de la viande rouge et des transports routiers

La production de viande rouge, notamment de bœuf et d’agneau, est une cause majeure de pollution. L’élevage du bétail représente environ 15 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, faisant de cette activité l’une des plus polluantes au niveau planétaire. De leur côté, les déplacements routiers constituent les trois quarts des émissions liées au transport à l’échelle mondiale.

En France, ces deux secteurs représentent à eux seuls la moitié de l’empreinte carbone des ménages. Cette réalité souligne l’importance de comprendre les comportements à l’origine de ces impacts pour mieux orienter les politiques environnementales.

Les normes de genre au cœur des comportements polluants

Les autrices de l’étude insistent sur le rôle des normes sociales et culturelles dans ces différences. Elles décrivent les hommes comme des amateurs de « grosses voitures » et de viande rouge, deux symboles traditionnels de virilité. À l’opposé, l’expression « hommes soja », utilisée de manière moqueuse par des figures politiques, caricature les hommes végétariens, soulignant la pression sociale pesant sur ces choix.

Ondine Berland précise : « Nos résultats suggèrent que les normes de genre jouent un rôle important dans l’empreinte carbone individuelle. » Ces comportements s’enracinent dans des stéréotypes qui valorisent certains modes de consommation plus polluants chez les hommes.

Modes de vie différenciés et empreinte carbone

Au-delà des stéréotypes de virilité, les différences dans les modes de vie contribuent aussi à l’écart constaté. L’étude indique que les femmes vivent plus fréquemment en milieu urbain, dans des foyers à revenus modestes, et sont plus souvent sans emploi ou en dehors du marché du travail, des facteurs associés à une empreinte carbone réduite.

Dans les familles traditionnelles, les femmes avec enfants ont une empreinte carbone plus faible que leurs partenaires masculins, car elles privilégient souvent des emplois proches du domicile et effectuent moins de déplacements professionnels. L’étude souligne : « Les trajets professionnels des hommes, incluant les allers-retours domicile-travail et les déplacements d’affaires, expliquent l’essentiel de l’écart genré dans l’empreinte liée au transport. »

Transports aériens et préférences genrées

À la différence des déplacements routiers, l’usage de l’avion ne montre pas d’écart significatif entre hommes et femmes, un mode de transport considéré comme plus neutre sur le plan des préférences genrées.

Marion Leroutier, professeure au Crest Paris et coautrice de l’étude, observe : « Cela suggère que la différence de consommation est liée à des préférences genrées antérieures aux préoccupations climatiques. »

Alimentation et influence du couple

L’étude révèle également que les femmes en couple tendent à adopter des habitudes alimentaires plus riches en carbone que les célibataires, probablement en raison de l’adaptation aux préférences de leurs partenaires masculins. Cela se traduit notamment par une consommation accrue de viande rouge au sein des couples.

Les repas partagés et les décisions communes auraient ainsi pour effet de limiter l’expression des différences alimentaires liées au genre.

Vers une évolution des normes culturelles

Les résultats soulignent que les normes traditionnelles associant masculinité à la consommation de viande rouge et à l’utilisation de la voiture impactent fortement l’empreinte carbone individuelle. Notre entourage et la répartition des tâches domestiques jouent aussi un rôle déterminant dans notre impact environnemental.

Pour réduire ces écarts, Marion Leroutier suggère de combattre les tendances culturelles favorisant les régimes carnés en mettant en avant les alternatives végétales comme compatibles avec la force et la performance.

Enfin, la chercheuse appelle à des recherches supplémentaires afin de mieux comprendre si la plus grande sensibilité des femmes au changement climatique et leur propension à adopter des comportements écologiques expliquent aussi ces différences.

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source:https://www.france24.com/fr/plan%C3%A8te/20250514-plus-de-viande-rouge-temps-au-volant-pourquoi-les-hommes-polluent-plus-que-les-femmes

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