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Les marchés financiers semblent s’ajuster ces dernières semaines aux annonces multiples et parfois contradictoires de Donald Trump concernant les droits de douane. Contrairement à la réaction de panique observée lors du « Liberaton Day » en avril dernier, les Bourses du Vieux Continent ont affiché une résistance face aux nouvelles menaces.
Réactions des marchés européens
Le président américain a annoncé l’imposition, dès le 1er août, de droits de douane de 30 % sur les produits importés du Mexique et de l’Union Européenne. Cependant, les Bourses européennes n’ont reculé que modérément ce lundi 14 juillet. À la clôture, Paris a perdu 0,27 %, Francfort 0,39 %, tandis que Milan a gagné 0,27 % et Londres, protégé par un accord commercial, a augmenté de 0,64 %. À Wall Street, les marchés étaient également calmes, avec le Dow en légère baisse de 0,06 % et le Nasdaq en hausse de 0,16 %.
Analyse des performances boursières
Plus largement, les indices américains ont atteint des sommets historiques, attirant de nouveau les investisseurs vers les Bourses européennes. Le Dax, principal indice de Francfort, a enregistré une hausse de plus de 20 % depuis le début de l’année.
Les marchés semblent de plus en plus blindés
Ipek Ozkardeskaya, analyste chez Swissquote Bank, souligne que les tarifs douaniers annoncés sont aussi élevés qu’en avril, mais que la réaction des marchés est désormais différente. En avril, l’annonce des tarifs avait provoqué une chute des Bourses européennes et américaines de 4 % à 6 %, un des plus grands replis depuis le début de la pandémie de Covid-19.
Jim Reid, économiste à la Deutsche Bank, indique que malgré les récentes annonces visant plus d’une dizaine de pays, *« les marchés semblent de plus en plus blindés »*.
Une confiance basée sur l’expérience
La résilience des marchés peut s’expliquer par l’expérience des investisseurs face aux revirements fréquents de Trump. L’application des taxes douanières a souvent été retardée, permettant des négociations. Ce phénomène a même été désigné par le terme « TACO », pour *« Trump Always Chickens Out »*, signifiant que Trump a tendance à se retirer de ses menaces.
L’absence de réponse de la part de l’Europe a également contribué à apaiser les marchés. La présidente de la Commission Européenne, Ursula von der Leyen, a choisi pour l’instant de temporiser dans l’espoir d’un accord moins douloureux.
Attente d’éventuelles réactions
Les investisseurs estiment que les annonces de droits de douane de Trump sont davantage un levier tactique qu’une menace économique immédiate. Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marchés à IG France, souligne que les marchés attendent la poursuite des négociations.
Cependant, la date butoir du 1er août est attendue avec attention. Jim Reid met en garde : *« Si des droits de douane massifs sont vraiment appliqués le 1er août, en plein été, les marchés pourraient réagir violemment »*.
Les droits de douane actuellement en place représentent en moyenne plus de 16 % sur les produits importés aux États-Unis, alors qu’ils étaient inférieurs à 5 % avant l’élection de Trump. Alexandre Baradez préconise de surveiller les prochaines données sur le comportement des consommateurs et les résultats des entreprises pour évaluer les effets de cette politique sur l’économie.
Risques à surveiller
Les marchés craignent que cette politique protectionniste n’engendre un risque de stagflation, un ralentissement économique accompagné d’une inflation croissante, ce qui pourrait contraindre la Réserve fédérale à ne pas baisser ses taux d’intérêt. Ipek Ozkardeskaya avertit que l’absence de réaction des marchés pourrait créer un décalage entre les attentes des investisseurs et la réalité économique à venir.